mercredi 15 décembre 2010

Christine Lagarde à Antenne 2 : la crise, la gouvernance et le G20

Elle a été tout simplement performante. Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'emploi était l'invitée de Guillaume Durand dans «Face aux Français» mardi 14 Décembre sur France 2
D’abord son parcours et ses Rendez- vous avec l’histoire: Son passage aux USA en plein cœur de l‘actualité du Watergate, son retour en France pour servir et changer les choses, son voyage aux USA aux cotés de Nicolas Sarkozy qui a su convaincre un « Bush finissant » d’organiser pour la première fois un G20, son assurance tranquille face à un Attali peu à l'aise, sa réactivité et sa volonté de résoudre les problèmes des TPE -PME, les réponses justes et sans détours aux questions pièges posées par Guillaume Durand quand à la présidentielle de 2012 avec un éventuel face à face Nicolas Sarkozy - Dominique Strauss kahn, bref un plaisir.

La gouvernance économique et la crise :  laisser la place à une certaine diversité du système , à une certaine flexibilité et aux spécificités des gouvernances nationales économiques et financières.
Au passage, quelques modestes reflexions : je partage la réserve et la prudence de Christine Lagarde face à l’analyse de Jacques Attali quand à son modèle de gouvernance économique pour résoudre la crise. Il est incontestable qu’il a le mérite de proposer clairement des alternatives mais à risques me semblent t'ils. Je pense aussi que le système idéal de gouvernance pour l’Europe, doit réunir un certain nombre de conditions, un sytème qui évite avant tout les structures figées, qui s’éloigne de toutes formes de bureaucratie réductrice, qui conserve et entretient notre monnaie unique commune, qui met en place des observatoires de vigilance et de contrôle (gendarmes) communs autour d’un code de conduite et des protocoles communs de diagnostic des risques mais qui laisse la place à la diversité, à une certaine flexibilité et aux spécificités des gouvernances nationales économiques et financières.

Un code de conduite et des protocoles communs de diagnostic
Ce code de conduite et ces protocoles communs de diagnostic, aux cotés de ceux existants au sein de la BCE ( 2 gendarmes valent mieux qu'un),  sont à définir d’un commun accord pour parer et contourner d’éventuelles attaques extérieures et évoluer rapidement en fonction des remises en question possibles..
Le danger d’une institution économique et financière européenne unique, c’est justement sa possible vulnérabilité face aux grands groupes et spéculateurs financiers internationaux qui ont cette fâcheuse et diabolique capacité de percevoir toute faille pour s’y engouffrer et noyauter le système. Pour un modèle unique, le risque de déstabilisation est énorme en comparaison à des attaques ciblées sur l’une ou l’autre des gouvernances nationales, risques encore amoindris si  prévenus et diagnostiqués précocément par nos deux gendarmes communs à tous les états.
Une structure unique si elle venait a échouer entraînerait derrière elle tous les états et c’est là qu' est le piège à éviter si possible..
Nous ne pouvons pas négliger la place de l’innovation et des spécificités locales renforcant  l’ émulation, les échanges et la diversification des risques

Il est bon de rappeler également, à toutes fins utiles, qu’un certain nombre d’états amortissent la crise grâce à leurs 2 économies, la « réelle » et la « parallèle » (qu'ils considèrent en partie comme un garde fou) pour ne pas évoquer la question des politiques monétaires, un autre chantier. Nous y reviendrons..

Quand au G20, contrairement aux analyses de Jacques Attali qui a qualifié celui-ci de "G VAIN", c’est une grande avancée. S'il n’existait pas, il aurait fallu l’inventer.
Comment peux t’on ne pas saluer toute rencontre des états pour discuter et échanger, entre autres,  sur ce qui est l’essentiel actuellement pour chacun d’entre eux : leur relative vulnérabilité face aux puissants groupes financiers et spéculateurs, et les moyens de la traiter et la prévenir. Cette prise de conscience collective pourrait constituer le probable catalyseur principal pour la mise en place, dans un futur proche, d'une gouvernance mondiale initiée par le Président Nicolas Sarkozy. Voilà un superbe challenge.
(suite au prochain post)

NB : Il est utile de rappeler les autres mérites du G20 évoqués par Madame Christine Lagarde :
- a contribué à "débloquer le système financier international", en mettant en avant le rôle des États dans la garantie des emprunts.
- a  permis de réamorcer la croissance et "d'éloigner le spectre du protectionnisme".

1 commentaire:

Jean-Pierre CANOT a dit…
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