mardi 10 février 2009

Santé : les médecins, l’université et le numerus clausus : la nécessité de la réforme... plus assez de français.!!.….


Pendant des dizaines d’années, l’université et les facultés avaient adopté un numerus clausus (désigne le nombre fixe d'étudiants admis dans certains cursus chaque année) sous prétexte de maintenir la qualité de la formation et des diplômes. On nous avait appris pourtant que le rôle premier de l'université était d'enseigner pour apprendre un métier à ces jeunes inscrits.

Prenons l’exemple des facultés de médecine.
Depuis de nombreuses années et jusqu’à ce jour, des centaines, voire quelques milliers de jeunes brillants bacheliers français, ayant des notes de 15/20 ou plus au baccalauréat avec un parcours de secondaire exemplaire, qui se disposaient à faire carrière dans le médical ou qui en rêvaient même depuis leur jeunesse, se sont trouvés bloqués en 1ère ou 2e année de médecine du fait que l’on ne retenait, par exemple, seulement que 200 étudiants sur les 1200 présents et inscrits.Les 1000 autres se retrouvaient à la porte de sortie sans état d’âme, on ne se préoccupait pas de leur devenir. Rêves détruits, changement de carrières ou orientations paramédicales, vies brisées pour certains alors qu’ils auraient pu être de parfaits médecins compétents, humains et à l’écoute des malades. Et pourtant, il y avait encore des besoins importants dans les hôpitaux et les cliniques. Pour combler les déficits de certains services, on utilisait les médecins étrangers sous payés ayant des diplômes français ainsi que d'autres français mais diplômés à l’étranger qui moisissaient par ailleurs. (certains, bardés de diplômes, étaient aidés, soutenus et parfois appelés discrètement pour assister des chirurgiens pour des opérations chirurgicales en privé parce qu’ils avaient la connaissance et la compétence et qui, à un autre moment de la journée faisait le boulot d’infirmiers).

Et puis un jour, alerte rouge,
C’est la panique et on se rend compte que la France manque cruellement de médecins et que les patients en souffraient.
Gachis immense, myopie irresponsable des planificateurs-décideurs de santé et des mandarins universitaires..
C’est la désertification médicale aggravée par le départ à la retraite des médecins du baby-boom. Irresponsabilité renouvelée ; au lieu de puiser sur le vivier de ces médecins sous-utilisés vivants en France, on cherche désespérément à importer des médecins d’ailleurs avec forces cabinets de recrutement ou conseil à des tarifs s’élevant jusqu’à 40 000 euros par tête payés par certaines communes ou collectivités territoriales manquants cruellement de médecins et qui ont choisi cette méthode, en dernier recours,  après avoir trouvé des portes closes dans certaines facultés de médecine et universités, hélas coupées de la réalité et de leur environnement.. …
Voila donc aujourd’hui, le bilan de quelques milliers ex jeunes étudiants français, obligés depuis des années d’abandonner les études de médecine ou de dentaire (le cas est bien pire) pour cause de numérus clausus et de faire carrière ailleurs. La génération de leurs ainés les a, sans état d'âme,  sacrifié injustement dans leurs rêves, leurs espoirs et les voilà remplacés (par leur place hélas vacante) par le recrutement de médecins étrangers roumains ( 800 médecins roumains), bulgares et accessoirement tunisiens ou marocains dont la qualité des diplômes est aussi universellement reconnu ( ex : Le tourisme médical en Tunisie est en pleine croissance et nombreux sont celles et ceux qui vont pratiquer leurs soins au soleil.)
Autre paradoxe et irresponsabilité : entre-temps des centaines de français, médecins à diplômes étrangers, présentant un fort potentiel, certains bardés de diplômes ne peuvent exercer dans leur propre pays mais peuvent sans problèmes s’expatrier aux USA ou au Canada pour pratiquer la médecine.

Comment définir un gâchis ?. Les citadelles de certaines universités, tours d’ivoire dirigées par des mandarins ont longtemps fait la pluie et le beau temps. Et à chaque fois que le politique a voulu faire des réformes, c’est le NIET absolu de certains mandarins et même certains syndicats se mobilisent contre les propres intérêts de ceux qu’ils sont censés défendre. Et donc, pas de réformes et on poursuit le statut quo jusqu’à l’arrivée de la prochaine alerte rouge. Allez comprendre quelque chose …..

Et dans ce contexte, vous comprenez pourquoi j'ai une pensée forte pour toutes celles et ceux qui, autour du réformateur le plus engagé Nicolas Sarkozy veulent bousculer l’immobilisme et qui se démènent courageusement contre les tours d'ivoire et les citadelles pour redonner de l'avance à notre système en matière d'enseignement, de formation et de recherche autour de valeurs et de l’intérêt général.
Rendre ces citadelles plus humaines et plus ouvertes à la réalité d'un environnement qui évolue très vite, c'est le défi.


Raphaet Dali

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