vendredi 6 février 2009

Nicolas Sarkozy le 5 février : la parole de l’action



15 millions de téléspectateurs. Les français attendaient cette intervention du chef de l’état. Exercice réellement difficile. La pédagogie était au rendez vous. Maitrise parfaite de tous les sujets, rien n’est laissé au hasard. La conduite à tenir pour surmonter la "crise du siècle", les mesures pour les plus démunis, les jeunes, les personnes âgées, les entreprises, les banques, l’appel à la concertation et à la responsabilité des syndicats, la régulation de la mondialisation, sans oublier l’avertissement aux paradis fiscaux.
Le capitaine est à la barre, serein et déterminé, conscient des énormes enjeux, à l’écoute des français, ouvert au dialogue et à la concertation avec les partenaires sociaux mais déterminé à ce que chacun assume ses responsabilités.
"Mon devoir c'était d'écouter les gens qui manifestent. Mais je dois écouter aussi tous ceux qui travaillaient ce jour-là, et qui souffrent aussi
C'est la crise du siècle, elle est sans précédent. Je dois en plus protéger au maximum ceux qui déjà dans la croissance mondiale étaient exclus"


Voici les grandes lignes de cet entretien de la méthode où la parole est entièrement dédiée à l’action. R. Dali

L’emploi : c'est la priorité en privilégiant l'investissement
La priorité des priorités. Conserver autant que possible les emplois.
"Privilégier l’investissement pour donner du travail aux entreprises et soutenir l’emploi". C’est l’élément clé du plan de relance. (Voir posts ci-dessous)

Réduire certaines dépenses publiques
La crise et la mondialisation appellent à des ajustements au niveau des dépenses publiques qui doivent être rationnalisées pour réduire l’endettement des francais et être plus compétitifs
"Je n'engagerai pas de dépenses publiques supplémentaires, notamment sur la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux".

Les ménages moyens
Aider et soutenir les ménages moyens : 2 des mesures sociales qui seront discutées avec les partenaires sociaux le 18 février.
- la suppression de la 1re tranche de l'impôt sur le revenu,
- une "augmentation des allocations familiales"


Les jeunes
"aller plus loin" sur l'indemnisation du chômage partiel, déjà passée en décembre de 50 à 60% du salaire brut à la suite d'un accord entre partenaires sociaux.
"L'Etat est prêt à faire un effort" pour "mieux protéger" les jeunes en fin de CDD et qui ne retrouvent pas d'emploi du fait de la crise financière et économique"


Les personnes âgées et les familles monoparentales : 1 mesure clé
Mise en place du"Chèque emploi service payé par l'État" pour les personnes âgées et les mères de famille seules.

Les entreprises
Objectif : résister, sauver des emplois, produire moins cher, limiter la délocalisation, mieux répartir les bénéfices et se donner les moyens de se développer davantage
1/ une mesure significative : c’est la suppression de la taxe professionnelle en 2010. (cette taxe est prélevée sur les entreprises au profit des collectivités territoriales).
Elle représente huit milliards d'euros qui seront à payer en moins pour nos entreprises.
Ca permettra sûrement de pouvoir repartir mieux par rapport à la concurrence mondiale, de sauver des emplois, de produire moins cher et puis ce sera une charge en moins."
2/ Limiter la délocalisation
Afin de préserver l'emploi et de "garder des usines en France": "Je ne peux pas dire aux actionnaires pour le coup: ne délocalisez plus, relocalisez plus, et en même temps leur laisser des charges et des contraintes qui font qu'ils ne s'en sortiront plus", a-t-il plaidé.
- "Si on donne de l'argent aux industries automobiles pour se restructurer, ce n'est pas pour apprendre qu'une usine va partir en Tchéquie ou ailleurs".
3/ moraliser l’entreprise pour une meilleure répartition des profits aux salariés
Comment peut on arbitrer entre le souhait légitime des actionnaires de gagner de l'argent avec les entreprises et la demande des salariés d'être associés aux bénéfices des entreprises dont ils ont contribué à créer la richesse?", "le compte n'y est pas actuellement".
4/ Laisser une place au développement des entreprises
Quand une entreprise distribue aux actionnaires tous les bénéfices d'une année, elle ne peut plus investir pour l'avenir", a-t-il ajouté, dénonçant une "logique purement financière et spéculative".
5/ Pour une meilleure répartition des bénéfices
"la règle des trois tiers est bonne": un tiers des bénéfices vont aux salariés, un tiers aux actionnaires sous forme de dividendes et un tiers sont réinvestis dans l'entreprise pour financer son développement".

Les banques
1/Sauver les banques, un des piliers de l’économie. C’est un des objectifs du plan de relance
- "Nous avons mobilisé des moyens importants pour sauver les banques, pour l'instant" ça n'a "pas coûté un centime d'euro" aux Français. "J'ai mobilisé potentiellement 320 milliards d'euros pour aider les banques, nous en avons utilisé 25 milliards" et "à la fin de l'année 2009, l'argent que nous avons prêté aux banques pour qu'elles fassent leur métier rapportera au budget de l'Etat 1,4 milliard d'euros (d'intérêts) que j'utiliserai intégralement pour financer des mesures sociales".
2/ Moralisation de ces institutions
Il y a le "sentiment d'injustice majeur" suscité dans cette crise par le "comportement" de certains banquiers".
- "Je suis plus choqué par le système de rémunération de ceux qu'on appelle les traders, que les présidents de banques. C'est ce système-là que je veux changer".
"J'ai vu ce que M. Obama a décidé, je suis en train d'y réfléchir, moi je ne suis pas trop pour une règle générale". "Mettre tout le monde sous la toise, je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure formule". "J'ajoute que Barack Obama a prévu un système d'actions gratuites derrière une rémunération bloquée, j'aimerais en savoir un peu plus".

3/pour un meilleur contrôle en temps de crise
- Le chef de l’État va demander à la Cour des comptes d'enquêter sur les fonds accordés aux banques.


Les syndicats
1/ Ils sont invités à la décision de la mise en place des mesures sociales qui seront financés par l’argent récupéré suite aux prêts aux banques. Ces mesures sociales sont :
- La suppression de la 1ère tranche de l'impôt sur le revenu,
- Une "augmentation des allocations familiales" ou encore
- L’amélioration de l'indemnisation du chômage partiel.
"Nous avons mobilisé des moyens importants pour sauver les banques, pour l'instant cela n’a pas coûté un centime d'euro" aux Français,
"A la fin de l'année 2009, l'argent que nous avons prêté aux banques pour qu'elles fassent leur métier rapportera au budget de l'État 1,4 milliard d'euros (d'intérêts), que j'utiliserai intégralement pour financer des mesures sociales".

Il a prévenu :
"J'engage les organisations syndicales et le patronat à en discuter.
Soit ils arrivent à quelque chose, soit l'État prendra ses responsabilités".
Ces "pistes" seraient soumises aux partenaires sociaux le 18 février.
Cette réunion sera consacrée au « partage du profit ».

Les paradis fiscaux complices de la dérégulation
- "Ca m'amènera à revoir nos relations avec Andorre", "à poser la question de nos relations avec Monaco (et) à poser un certain nombre de questions à nos voisins luxembourgeois".

Les réformes : elles restent "d'actualité" et seront conduites "au même rythme".
"Est-ce que les réformes que la France doit mettre en œuvre, pour avoir le même emploi lorsque nous seront sortis de la crise, est-ce que ces réformes restent d'actualité? La réponse est oui".
"Si on doit arrêter, comme cela s'est si souvent fait dans le passé, chaque réforme quand il y a une manifestation, alors mieux vaut ne faire aucune réforme. Et comme cela on est tranquille". La rupture, "c'est la rupture avec cette habitude".


Conclusion
- Appel à l’unité des français
-Privilégier l’investissement pour donner du travail aux entreprises et soutenir l’emploi
- rationnalisation des dépenses publiques
- Suppression de la 1re tranche de l'impôt sur le revenu,
- "Augmentation des allocations familiales"
- augmenter l'indemnisation du chômage partiel
-Mise en place du «Chèque emploi service payé par l'État » pour les personnes âgées et les mères de famille seules.
-Suppression de la taxe professionnelle en 2010
- Limiter la délocalisation
- Moraliser l’entreprise pour une meilleure répartition des profits aux salariés
- Contrôle des prêts aux banques par la Cour des comptes chargée d'enquêter sur les fonds accordés aux banques.
- Participation des syndicats à la mise en place des mesures sociales
- poursuivre les réformes
Voir notre post du vendredi 30 janvier 2009 : Sauver les banques.. et pourquoi pas, créer, si nécessaire, de nouvelles banques et Grèves et manifestations du jeudi 29 janvier… L’intérêt général avant les idéologies.

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