Par RD
Tous les acteurs sont d’accord pour dire que cette réforme est nécessaire car la qualité et peut être la survie de notre système de santé l’exigent.
Toute réforme de santé doit souscrire à des impératifs clairs
1/ Une rationalisation des COUTS de santé et leur financement par une meilleure gestion
2/ La SIMPLIFICATION des procédures et des structures
3/ Le renforcement de la DECENTRALISATION et dans le même temps du CONTROLE
Décentraliser l'administration de la santé vers le niveau régional et renforcer dans le même temps les structures de contrôle (inspection)
4/ Une COORDINATION meilleure entre les multiples intervenants impliqués dans les soins
A mon modeste point de vue, les éléments de la réforme présentée par MMe Bachelot sont intéressants à plus d'un titre surtout en matière de prise en charge globale de la santé et la mise en place des passerelles. Par contre, elle ne répond pas à toute la problématique de la simplification des procédures. Par ailleurs, la communication en ce qui concerne les éléments de la décentralisation mérite d'être plus performante.
La simplification des procédures :
ex persistance de certains doublons dans les prérogatives de certaines structures: ( DGS et DHOS) mais aussi au niveau régional ( ARS par rapport aux structures déja existantes (DRASS, DDASS, ARH)).
Pouvoir des hôpitaux
Oui, avec cette réforme pour une gestion autonome des hôpitaux avec à leur tête un gestionnaire. L’hôpital tout en gardant sa spécificité de service public doit parallèlement disposer d’un statut administratif souple entre le privé et le public (statut d'office par exemple) pour une meilleure autonomie et gestion financière et administrative. Contrairement à ce que pensent certains, le médical est présent dans les réunions ponctuelles du directeur gestionnaire avec le représentant des médecins ou à travers le conseil de santé de l'hôpital ( directoire) qui peut se réunir mensuellement pour la concertation et la circulation de l'information en interne. Le problème de la gouvernance de l’hôpital n’en est pas un. Quant surgit un litige ou la nécessité d’un arbitrage entre administrateur et médecins, cela peut être le cas, c’est au Médecin directeur de l’ARS ( ex Directeur départemental de la santé) d'arbitrer..( parce que, à mon avis, dans le cadre de l'équilibre nécessaire entre le médical et l'administration-gestion, c'est un médecin qui doit diriger les ARS ou la structure régionale du ministère). Cette formule a été testé dans un certain nombre de pays et a donné de bons résultats.
L'objectif de cette réforme n'est pas le rationnement mais la rationalisation des dépenses de santé.
Si la gestion doit se rapprocher de celle du privé pour ce qui concerne l'éradication de la bureaucratie, des attentes interminables, des urgences bouchonnées, des RDV à 3 mois, dans ce cas, pourquoi pas ? En quoi la rationalisation et la transparence des coûts et des dépenses de santé sont -elles illogiques ou contradictoires avec le service public et la prise en charge des soins ? Faut-il encore naviguer dans l'opacité ?
L'administration régionale ou départementale
Ainsi en contrepartie, et pour l'équilibre, il est utile de donner une plus large autonomie aux régions et de nommer un médecin ( plutôt qu'un administratif) à la tête de l’ARS ( ou administration régionale ou départementale de la santé) ayant le titre de Médecin Directeur départemental de la santé ( tout simplement et plutôt que PDG de l’agence Régionale de santé etc…) .dont le rôle est surtout axé sur la coordination, l'arbitrage, l'inspection et l'évaluation avec des sous directions précises : SD des hôpitaux, SD des structures extrahospitalières (PMI, dispensaires, centres de PF) et de la prévention, SD de la formation et de la recherche, SD des statistiques et de la planification, SD de l'inspection etc
Un conseil de santé départemental avec tous les représentants départementaux impliqués pourrait également se réunir mensuellement pour faire le point de la situation et faire des propositions au niveau départemental (rôle consultatif et d'orientation).
Oui pour la dimension humaniste qui ne doit jamais être oubliée, elle est fondamentale et doit s'inscrire dans la culture de chaque professionnel de santé, la médecine n’est elle pas avant tout un sacerdoce. Soyons justes : quand certains mandarins ont sacrifié l'avenir de générations de jeunes étudiants sur l'autel du numerus clausus dans les facultés de médecine avec les drames qui en découlent pour eux et leurs familles, avec le constat de la désertification médicale d'aujourd'hui, se sont t’ils interrogés sur le devenir de ces jeunes, brillants pour la plupart, mais rejetés de leur cursus. Comment peut-on évaluer la dimension humaniste de ces décideurs à cette époque. Alors déclarons : Non à l'humanisme à la carte, OUI à l'humanisme constant et permanent.
Quand à la place fondamentale que nous devons laisser à la prévention et à l'éducation sanitaire, cette reforme doit effectivement l'inscrire encore plus fortement dans son contenu et dans son application tant au niveau national qu'au niveau décentralisé. Tous les médias doivent être dans l'obligation de publier un nombre déterminé quotidien de spots de message d'éducation sanitaire ou de prévention.
Une réflexion économique plus élaborée
L’économie de santé est une donnée très prise au sérieux et sans complexe par tous nos voisins européens et outre atlantique. Elle fait l'objet de plusieurs spécialités. Elle peut se marier sans problème avec le service public.
Ceci dit, les débouchés pour l’emploi et l’exportation de notre savoir faire dans les domaines des soins ( des patrons en savent quelque chose), de la gestion hospitalière sont multiples et méritent d’être approfondies.
La création de « pôles technologiques de santé » est à étudier.
Enfin une boutade pas méchante mais qui interpelle : étonnant de voir certains mandarins pratiquant des consultations privées au sein même de l’hôpital public (dont le montant peut aller jusqu'à 250 euros/séance) descendre dans la rue pour défendre "le service public" !!!!!!
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