vendredi 22 janvier 2010

Le bon coté de l’affaire Henri Proglio,

Les référents, le poids de l'opinion publique, le cumul et les gardes fous en temps de crise

A la veille d’élections régionales, les couteaux sont aiguisés et les troupes se mettent en ordre de bataille. Cela ne nous empêche pas de réfléchir et d’analyser les questions d’actualité en attendant le temps de l’évaluation et des décisions post électorales.

L’affaire Proglio : un triple bénéfice

Nous pouvons comprendre qu'à ce niveau de responsabilité, un dirigeant d’entreprise occupant des fonctions hautement stratégiques et importantes et dont la seule signature engage des sommes colossales doit disposer de revenus honorables le mettant largement à l'abri du besoin.
En temps de richesse, de croissance continue, cela n'aurait posé aucun problème tant que la limite de la décence est respectée.
Seulement voilà, nous vivons une situation économique fragilisée dans un contexte mondialisé et nous ne pouvons présager convenablement d’un quelconque pronostic. Des déclarations ont été faites et des mesures importantes ont été prises par le gouvernement pour sortir de la crise et préparer les conditions d’une reprise de la croissance. Parmi ces mesures, la lutte contre les paradis fiscaux, la taxation des bonus exorbitants et la régulation des finances et des banques.
La déclaration d’une double rémunération de la part d’Henri Proglio présente paradoxalement un triple bénéfice. De par le tollé qu’elle suscite, elle vient à point pour confirmer la justesse et la popularité de ces mesures, elle constitue un catalyseur pour consolider leur application et enfin elle ouvre la voie à la réflexion et à des décisions sur la question sensible des cumuls des fonctions et des mandats dans nos institutions et non pas seulement celui d’Henri Proglio comme le demande la gauche .. On ne peut y échapper dans le futur. Cette déclaration, venue à contre courant du discours politique, est incomprise et non acceptée par une opinion publique qui, par ailleurs et dans son ensemble, porte un préjugé favorable aux efforts de relance de l’économie.

Le poids de l'opinion publique sur le politique
Il n'y a aucune commune comparaison avec celui des décennies précédentes. Graçe au développement des nouvelles technologies de l'information, la vitesse et la diversité de l'information font que le poids de l'opinion publique sur le politique devient considérable. On en imagine les conséquences sur tous les leviers. Les politiques se doivent d'être avisés de ce changement afin d'éviter les surprises. Obama, contrairement à tous les pronostics et malgré l'obstacle des lobbies, doit, en bonne partie, son élection à la charge suprême parce qu'il a compris et anticipé le phénomène. La transparence devient une exigeance. Dans 10 ans, les urnes disparaitront, le monopole de l'information s'éteindra si ce n'est déjà fait et les électeurs, plus alertes, voteront de chez eux. Le "vote citoyen" sera plus puissant que le "vote parti" ou celui "des réseaux traditionnels". Les campagnes électorales se feront en partie à travers le net. Les coups tordus aussi. Henri Proglio, qui fait partie de notre élite, a entendu l'opinion publique et a enfin renoncé à sa double rémunération. C'est un bon début …. Nos référents se doivent d’être en avance et sur le front pour donner l’exemple.

Le choix des hommes et des équipes, une donnée fondamentale en temps de crise ?

Nous sommes confrontés à de grands défis et naviguons encore en pleine tempête dont on ne peut mesurer ni la durée, ni l’évolution de son intensité. Cette situation particulièrement difficile exige des choix d’actualité. Le plus important d’entre eux est le choix des hommes et des référents. Les hommes qu’il faut, à la place qu’il faut et dans le contexte approprié. En période de guerre, parce qu'il s'agit là d'une grande bataille, nos élites doivent être des référents, des exemples responsables et responsabilisés. La France dispose de suffisamment de talents pour revoir la problématique du cumul des fonctions et de certains mandats dans toutes nos institutions.
En temps de guerre, l'aristocratie politique se transforme en officiers de choc et à défaut se doit de leur céder la place, le temps de la crise ou du conflit. En politique, la mise en route de telles mesures est délicate, elle nécessite la compréhension, le sens des responsabilités et l'adhésion des concernés mais elle doit être prise en compte tôt ou tard. La compétence prend également toute sa place dans l'épreuve, à défaut l’on risque de se retrouver seul face aux décisions. « Les vrais amis sont aussi ceux qui m’enrichissent spirituellement et intellectuellement, me renforcent en rassemblant davantage autour de moi et me rassurent psychologiquement par la confiance et la sérénité qu'ils m'apportent».

Il n’y a pas de décentralisation ou d’autonomies réussies en moyen ou long terme sans systèmes d’évaluation rigoureux
Notre pays a engagé de grandes réformes pour la modernisation de ses institutions et nous y avons mis de grands moyens. Nous devons les réussir et les mener à bon terme coûte que coûte. Nous n’avons pas le choix. J’ai suivi les travaux de certaines commissions, pour « le grand emprunt », pour la « réforme des collectivités territoriales ». De grands projets et investissements sont lancés dans le cadre de la relance. Ils sont justifiés et nécessaires. La majorité a fait au mieux pour cette première étape. Nous devons nous assurer maintenant de leur donner le maximum de chances de réussite. Au vu de ma modeste expérience passée avec les collectivités qui, rappelons le, gèrent 72% des investissements nationaux et qui ont bénéficié de finances supplémentaires en 2009 dans le cadre du plan de relance, je pense nécessaire la mise en place de cellules de veille pour le choix, le suivi et l'évaluation critique en temps presque réel de chacun des projets financés. Elles doivent être indépendantes des gestionnaires de ces projets et privilégier parallèlement les investissements créateurs de richesse nationale et d’emplois. Les PME, TPE bases de notre tissu économique, les incubateurs et pépinières d’entreprises doivent disposer d’une sollicitude approfondie parce que c’est eux les grands pourvoyeurs de demain, du talent et du savoir-faire mais aussi de nouveaux emplois du privé en particulier des jeunes. La décentralisation et l’autonomie économiques et financières sont une excellente chose à la condition qu’elles soient accompagnées de structures d’évaluation et de contrôle adéquates et indépendantes. L’état, parce qu’il est le dernier recours en cas de difficultés en amont, doit disposer d'un réel droit de regard en aval.

vendredi 15 janvier 2010

Hommage des kremlinois à Hakim : une marche encadrée par les jeunes eux- mêmes

Par Raphaet Dali, conseiller municipal du (Kremlin Bicêtre) et d'agglomération (Val de Bièvre)

Environ 4000 personnes se sont rassemblées au Kremlin Bicêtre.
Les Kremlinois nombreux mais aussi des non Kremlinois ont tenu à se recueillir à la mémoire de Hakim et témoigner à sa famille sa solidarité dans le deuil.
Des banderoles, des roses rouges et jaunes à la main, des T-shirts illustrés, des lâchers de ballons symboliques, tous unis dans le calme contre la violence, la déclaration émouvante du frère de Hakim décrivant la prémonition qui a envahie son frère le jour du drame juste avant d'aller au lycée, dur dur..
Une remarque intéressante allant dans le sens des recommandations de notre message du post précédent. Toute l'organisation et l'encadrement de cette marche était le fait des jeunes et des lycéens eux même responsabilisés et coopératifs pour l'occasion avec les forces de sécurité présentes,vigilantes et très discrètes, l'objectif étant que tout se passe dans le calme, la serenité et le receuillement. Un bel exemple de civisme ....à suivre..J'ai pu rencontrer la famille de Hakim qui n'avait lu aucun journal auparavent et je leur ai transmis nos condoléances et notre soutien.
Je leur ai fait part également de la sollicitude présidentielle à travers sa déclaration et du soutien quasi générale des médias, de l'opinion publique et des personnalités façe à ce drame terrible qui peut survenir à n'importe qui et qui nous interroge.. La famille de Hakim est soutenue. Elle en a été touchée.

jeudi 14 janvier 2010

Nouveau monde" et "nouveau capitalisme" ? (2ère Partie) Réformer et surtout refonder les systèmes et les gouvernances.

Par Raphaet Dali, conseiller municipal du (Kremlin Bicêtre) et d'agglomération (Val de Bièvre)


Nicolas Sarkozy : une intervention hautement pédagogique à l’ouverture du colloque international qui s’est ouvert à Paris les 7 et 8 Janvier 2010 : Quel nouveau monde demain et quel nouveau capitalisme ? En voici quelques extraits, une véritable mise au point pour la réflexion à ce sujet :

Réformer et surtout refonder les systèmes et les gouvernances
« Cette réflexion est nécessaire parce que tout doit être repensé et qu’il nous faut changer nos idées et nos comportements.
"quand ce sont les principes, la morale, les représentations qui se trouvent mises en cause, alors il ne faut pas seulement réformer ...., il faut refonder et pour refonder, on ne peut pas faire l’économie du débat".

Pour refonder, les idées et les comportements doivent évoluer et le sectarisme n’a plus lieu d’être ...
"on ne va pas mettre d’un côté ceux de gauche, de l’autre ceux de droite » , mais « on va mettre d’un côté ceux qui se tournent vers l’avenir et de l’autre ceux qui restent sur le passé ».
"Le sectarisme n’a plus lieu d’être. Pourquoi être sectaire avec des idées du siècle dernier alors que nous avons besoin d’inventer les idées de ce siècle ?"
"Que sera le monde de demain ? Comment l’Europe, notre Europe va-t-elle y trouver sa place ?
Comment la France tiendra-t-elle son rang ? Comment allons-nous préserver notre art de vivre, notre façon de penser, notre culture ? Comment ferons-nous prendre en compte des idéaux au service d’un monde plus régulé, plus juste, plus humain, bref plus civilisé ? Ce n’est pas une affaire de gauche et de droite".

Car la crise est structurelle et systémique .....
"De notre point de vue, la crise que nous avons connue est structurelle, elle n’est pas conjoncturelle."
"A-t-on déjà oublié que l’on n’a évité le pire que grâce à l’intervention absolument massive des États pour empêcher l’effondrement ? "
"Si l’on a réussi à éviter le pire, ce n’est pas pour recommencer comme avant. Nous ne voulons pas que cela reparte comme avant. "
"D’ailleurs, il y a encore un an, on m’expliquait : « mais enfin, Nicolas, il est impossible de taxer ceux qui sont responsables de la crise ». Mais je ne comprends pas : on trouve facilement la liste pour les bonus et on trouve difficilement la liste pour les malus".

C’est pourquoi, nous voulons un capitalisme nouveau ....
"Nous voulons un capitalisme de production, pas un capitalisme de spéculation"

Des avancées et des actes ont suivis : déjà un G20, véritable instance internationale économique qui se substitue à un G8 injuste .....
Le G20 a été institutionnalisé ...si le système onusien avait marché comme je souhaite qu’il marche, on n’aurait pas eu à créer le G20. Le G20 n’est pas une captation de pouvoir. Nous avons dû prendre une place qui n’était pas occupée.
Qui peut penser qu’on peut régler les affaires du monde sans le Brésil et sans l’Inde ?
Qui peut penser que l’on peut régler les affaires du monde sans un seul pays africain ?

Et Copenhague, un début de révolution...
Le jugement sur Kyoto était unanime. Mais Kyoto, c’est 35 pays qui s’engagent. Copenhague, c’est 192 pays qui s’engagent

Et la taxe carbone : lever une injustice et pour une taxe carbone aux frontières de l’Europe...
Parce que je ne serai pas de ceux qui accepteront qu’on impose à nos industriels des contraintes environnementales fortes et justifiées et que l’on continue à importer en Europe des produits fabriqués par des pays qui ne respectent aucune règle environnementale. C’est profondément injuste !

Mais également pour la liberté du commerce, mais un commerce équitable sans protectionnisme...,
"Ecoutez, si nous imposons à nos fabricants d’acier, à notre sidérurgie des taxes et des contraintes, qu’on continue à faire venir l’acier de la Chine, et si la Chine n’applique pas les mêmes règles environnementales que nous, d’abord on ne protégera pas la planète et deuxièmement on créera du chômage en Europe. Ce n’est pas le but.
L’ouverture n’est possible que si cette ouverture se fait de façon loyale et équitable. Chacun doit avoir le sentiment que l’ouverture ne se fait pas à son détriment et qu’il est raisonnablement protégé par une concurrence loyale.
La plus sûre façon de tuer le libre-échange, c’est d’en faire une religion.
Pour que les crispations identitaires et l’angoisse suscitées par le sentiment d’une trop grande précarité, ne l’emportent pas sur l’esprit d’ouverture, il ne faut pas que le monde ne soit régi que par le droit du commerce et par la seule logique marchande. Ce que la France propose, c’est que le droit de la santé, le droit de l’environnement, les droits sociaux fondamentaux soient mis à égalité avec le droit du commerce par le système de la question préjudicielle.
Moi je ne comprends pas : nous avons une organisation internationale du travail, qui a édicté 8 normes – normes, pas lois, normes. Pourquoi ne pas décider que les pays membres de l’OIT, grosso modo ceux qui sont membres des Nations Unies, décident qu’un pays qui ne respecte pas les 8 normes sociales fondamentales n’a plus accès au financement du FMI ?
On est membre de la FAO, on dit « il faut développer l’agriculture » et on est membre de l’OMC, on dit « il faut tuer une partie de l’agriculture ». Qui peut comprendre cette logique ? Qui peut l’accepter ? Personne. Personne."

Ce que nous devons faire aussi : Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies : les grands pays émergents doivent être associés à la gouvernance mondiale...
"Je l’ai dit à la tribune de l’OIT et de l’Assemblée Générale de l’ONU, la France souhaite que les grands pays émergents soient associés à la gouvernance mondiale. Mais quand va-t-on enfin mettre sur la table la réforme du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies ! Qu’attendons-nous ?
Nous sommes en 2010, cela fait 10 ans que nous sommes au XXIe siècle, il est peut-être temps de se doter des institutions du XXIe et pas de celles du XXe.
Qu’attendons-nous ? D’être au XXIIe siècle ? Que plus rien ne se passe à l’ONU ? C’est maintenant qu’il faut décider, et c’est 2010 l’année où l’on doit prendre les décisions."

Traiter le désordre financier et monétaire : un grand chantier et des règles monétaires....
On ne peut pas gagner de la compétitivité dans nos entreprises en Europe, et avoir un dollar qui perd 50% de sa valeur par rapport à l’euro..
Le monde est devenu multi -polaire, le système monétaire doit être multi-monétaire.
Le désordre financier constitue une menace latente tant les habitudes de comportement et de pensée ont la vie dure. Et je le dis de la façon la plus claire : nous ne serons pas silencieux devant le comportement de certains Etats qui ne respecteraient pas les règles qui ont été fixées par le G20, sur les normes comptables notamment. Au G20, on a décidé, il faut maintenant appliquer.
Quand il y a eu l’affaire des bonus, une grande partie de mes propres amis m’ont dit, - alors que j’étais en vacances, au mois d’août -, « Ah je t’en prie, ne fais pas d’erreurs, pense à la concurrence, si tu prends des décisions nationales, les traders vont partir. » Franchement quand je vois le bilan, il y en a certains que je n’étais pas prêt à retenir. Je me suis dit, dans le fond, quelle crédibilité de la France à la table des sommets internationaux si je demande aux autres de faire ce que l’on n’était pas capable de faire ?
Et puis une dernière conviction : non seulement les Nations ne vont pas disparaître, mais elles vont jouer un plus grand rôle dans l’économie mondiale. C’est une idée sur laquelle je voudrais me battre en cette année 2010.
Dans la crise, les Nations ont retrouvé leur rôle protecteur. C’est très curieux tout cela, certaines entreprises et certaines banques affirmaient qu’elles n’avaient plus de nationalité. Banques mondiales, entreprises mondiales, globales, c’est curieux. Quand le vent a soufflé plus fort, elles ont retrouvé spontanément leurs racines nationales. C’est curieux, quand il y a le partage des bénéfices, on est global, quand il y a des problèmes, on trouve très facilement le guichet national pour éviter la faillite.
Là, nous n’étions plus dans l’entreprise sans nationalité.
Pas une ne s’est trompée de guichet.
Pas une n’a frappé à la mauvaise porte."

Nous agissons et nous continuons à nous battre pour que nos engagement soient tenus....
"C’est qu’il n’est pas temps de faire l’inventaire des difficultés qui peuvent faire obstacle au changement, il est temps d’agir. Comme le disait José (Premier Ministre du Portugal), le rôle d’un homme d’Etat n’est pas simplement d’aller dans les colloques pour dire ce qu’il faudrait faire, parce que les gens qui nous regardent disent : « ah bon c’est bien, pourquoi tu ne le fais pas puisqu’il faudrait le faire ? » Le conditionnel peut être le temps de l’intellectuel, le conditionnel ne peut pas être le temps de l’homme d’Etat. S’il le dit, il doit le faire, s’il le pense il doit le dire.
Et bien sûr c’est ce que nous avons essayé de faire. Je me battrai pour que les engagements soient tenus.

Sans oublier les valeurs indispensables pour toute réussite : nation - identité nationale et des valeurs pour un nouveau monde ...
"La Nation a cependant toute sa place parce qu’elle est porteuse de valeurs, de culture, d’identité, et que la diversité est un moteur du progrès. Mais si la diversité est un moteur du progrès, ne fuyez pas l’identité, car sans identité il n’y a pas de diversité. Comme il est étrange ce débat où tout le monde est d’accord pour la diversité et où tant ont peur de l’identité. « L‘identité n’est pas une pathologie » disait Levi- Strauss.
Il n’y a pas de diversité sans identité. Et l’identité est liée bien sûr à la Nation. L’uniformité n’a pas d’avenir.
Serons-nous capables de promouvoir une idée ouverte, généreuse de la Nation, et de partager sa souveraineté parce que nous saurons assumer notre identité, parce que nous en serons assez fiers pour ne pas avoir peur de la perdre en nous ouvrant aux autres ? C’est ceux qui ont une identité forte qui n’ont pas peur de s’ouvrir aux autres. C’est ceux qui ont une identité faible qui tremblent à l’idée de s’ouvrir. Le débat sur l’identité est majeur, avec une identité forte, on n’a pas peur des autres, avec une identité fragile, on a peur de tout ce qui semble différent.
C’est la question qui se pose à la France, vieille Nation construite par la volonté sans cesse renouvelée de tant de générations à travers les siècles.
C’est dire que le débat sur l’identité nationale n’est pas un débat tourné vers le passé mais un débat tourné vers l’avenir, vers la construction du monde qui vient. Le monde qui vient, c’est l’affaire d’identités fortes qui se comprendront et qui se respecteront. Ce n’est pas un monde aplati où tout le monde perdra son identité, sa culture, ses valeurs, son identité personnelle.
Le débat sur notre identité, c’est un débat pour être au rendez-vous de l’histoire qui est en train de s’écrire.
Ce n’est pas seulement une question d’immigration bien sûr, ce n’est pas seulement une question de religion naturellement. C’est une question de langue, de culture, d’art, de science, d’éducation, de société, d’économie. C’est au fond une question de civilisation.
La force de notre identité, c’est notre plus grand atout face aux défis du XXIe siècle.
Alors ce débat, c’est bien mal me connaître que d’imaginer que nous allons l’arrêter. Au contraire, nous allons le poursuivre, l’enrichir, l’amplifier, afin que pour chaque Français les mots « Nation » et « République » reprennent tout leur sens, pour chacun, quelle que soit son origine, quel que soit le quartier que l’on habite, quel que soit le milieu social où l’on est né. Parce que c’est ainsi que nous serons forts, c’est ainsi que nous serons prospères, c’est ainsi que nous serons unis."

mercredi 13 janvier 2010

Paris : "nouveau monde" et "nouveau capitalisme" ? (1ère Partie)

Par Raphaet Dali, conseiller municipal du (Kremlin Bicêtre) et d'agglomération (Val de Bièvre)



Paris a abrité les 7 et 8 Janvier 2010, un colloque international qui a réuni des dirigeants politiques des 5 continents, aux cotés de prix Nobel en économie, d'économistes, de banquiers et responsables d’organismes internationaux.

Quel nouveau monde demain et quel nouveau capitalisme ?
Tel était le thème principal de cette rencontre internationale

Ce colloque à l'initiative de Nicolas Sarkozy, Président de la République a été organisé par Eric Besson, Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire.

3 points intéressants et innovants ont été particulièrement appréciés et soulignés par les participants présents :
- la multidisciplinarité et la qualité des intervenants
- Il s’agit d’une première sur le sujet internationalement et c'est une initiative française
- la présence remarquée de la jeunesse à travers les représentants étudiants de 4 grandes écoles internationales : la Peking University, la London School of Economics and Political Science, la School of International and Public Affairs de Columbia University et notre Sciences Po.

L'objectif principal de cette rencontre était d’amorcer des pistes de réforme du système économique et des modes de gouvernance.

3 sujets principaux ont été débattus dans 3 tables rondes avec les interrogations d'actualité qui occupent l’esprit des spécialistes et décideurs du monde à la recherche de solutions appropriées.

« Avons-nous bien géré la crise ?»
Quel regard accorder aujourd'hui à la façon dont le monde et l’Europe ont géré la crise ?
Le niveau de régulation atteint permet- il de prévenir d'autres crises.
Peut-on considérer que l'économie mondiale bénéficie désormais des gardes fous nécessaires à une nouvelle ère de croissance ou bien d'autres bulles, d'autres risques guettent-ils l'économie mondiale ?

« Nouveau monde, nouvelle gouvernance ? »
Jusqu'où aller dans la régulation de l’économie ?
Quelles doivent être la nature et le niveau de l’intervention de l’État?
Quelles institutions internationales créer ou mobiliser dans la perspective d'une gouvernance mondiale nouvelle ?
Quel rôle peut jouer la construction européenne dans cette évolution ?

« Après la crise : devons-nous changer notre vision du monde ? »
Comment concilier le retour de l’État-nation avec la nécessité du renforcement de la gouvernance mondiale et l’émergence de solidarité interrégionale ?
Devons- nous remettre en cause l'indicateur de croissance qu'est le PIB au profit d’instruments de mesure de la qualité de vie et la préoccupation de croissance durable et solidaire ?
L’émergence d'une opinion publique mondiale peut-elle déboucher à terme sur une citoyenneté mondiale ?

Nicolas Sarkozy : de la pédagogie et du bon sens : « réformer et surtout refonder »
Le président de la république a ainsi rappelé lors de l’ouverture de la séance la nécessité de réformer et surtout refonder les systèmes et les gouvernances.
Vous trouverez la synthèse dans le post suivant ( partie 2 )

J'ai eu l'honneur de participer à cette rencontre et il m'est agréable de vous faire partager les enseignements tirés de cette manifestation magistralement organisée par Éric Besson et son staff. (Je me dois encore de rendre à César ce qui appartient à ...). Compte tenu de la richesse du contenu des débats par rapport à mes obligations professionnelles, permettez-moi de vous les présenter au fur et à mesure de leur synthèse sur le blog.

Auparavant, Eric Besson a introduit les nouveaux axes de réflexion en soulignant que lors du premier colloque organisé l'an dernier « les intervenants ne masquaient ni leur inquiétude ni les difficultés de mettre en œuvre des systèmes contraignants de régulation et s'interrogeaient sur l’émergence éventuelle d'un nouveau monde fondé sur des valeurs nouvelles ».

Parmi les personnalités présentes qui ont enrichis le débat, nous pouvons citer les participations remarquées de :
François Fillon, Premier Ministre du gouvernement français qui a également clôturé le colloque
José Socratès, Premier Ministre du gouvernement portugais
Michel Rocard, Ancien Premier Ministre (France)
Christine Lagarde, Ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi
Giulio Tremonti, Ministre de l’économie et des finances d’Italie
Enrico Letta, Député italien, vice-président du Parti Démocrate
Eric Woerth, Ministre du Budget, des Comptes publics, de la Fonction publique et de la Réforme de l’État (France)
Bozidar Djelic (Božidar Đelić), Vice Premier ministre et ministre des affaires européennes de Serbie
Pierre Lellouche, Secrétaire d’État aux Affaires européennes
Ngozi Okonjo-Iweala, Directrice exécutive de la Banque Mondiale
Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique
Mohammed Ibn Chambas, Secrétaire exécutif de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest
Jean-Paul Fitoussi, Économiste, président de l’Observatoire français des Conjonctures Économiques à Sciences Po
John Monks, Secrétaire Général de la Confédération Européenne des Syndicats
Jean-Pierre Jouyet, Président de l’Autorité des Marchés Financiers
Howard Davies, Directeur de la London School of Economics
Joseph Stiglitz, Economiste, Professeur à Columbia University, Prix Nobel d’Économie 2001
Jeffrey Sachs, Economiste, conseiller du Secrétaire Général de L’ONU
Alain Minc, Dirigeant d’entreprises, Consultant
Gamal Mubarak, Secrétaire général adjoint du Parti National Démocratique (Egypte)
Amartya Sen, Economiste, Professeur à Harvard University, Prix Nobel d’Économie 1998
M. Thione Niang, Directeur des Relations Internationales pour les Jeunes Démocrates Américains (Parti démocrate)
Thomas Mulcair, Député fédéral canadien (Nouveau Parti Démocrate)
Des représentants étudiants : Juanfeng Liude la Peking University, Mohammad Vesal de la London School of Economics and Political Science, Emily-Anne Patt de la School of International and Public Affairs, Columbia University.


lundi 11 janvier 2010

Nicolas Sarkozy : "nous devons penser à la famille d'Hakim, à ses parents, à ses frères et sœur"

Par Raphaet Dali, conseiller municipal du (Kremlin Bicêtre) et d'agglomération (Val de Bièvre)

Le président de la république a fait part de son profond bouleversement suite à la mort vendredi dernier du jeune Hakim. Il a témoigné à sa famille toute sa sympathie et sa sollicitude

"Comme chacun d'entre vous, cet événement m'a profondément bouleversé. Nous devons penser à la famille d'Hakim, à ses parents, à ses frères et sœur, si douloureusement atteints en ce début d'année. Je veux leur dire que toute l'institution sera à ses côtés pour les soutenir, leur apporter toute l'assistance et l'aide morale que nous pourrons leur donner"

Nicolas Sarkozy a rappelé sa volonté de préserver l'école de toute forme de violence.

"Je veux dire aussi que cette tragédie est d'autant plus odieuse, d'autant plus inacceptable, qu'elle s'est déroulée au cœur même d'un établissement scolaire. S'il y a bien un lieu qui doit être protégé de toute forme de violence, un lieu qu'entre tous il faut sanctuariser, c'est bien l'école",
"Hélas, on ne pourra jamais se prémunir totalement contre les folies de la nature humaine, mais nous continuerons à tout mettre en œuvre pour empêcher que de tels actes se reproduisent."


Une sollicitude qui touche aussi toute la famille Kremlinoise

samedi 9 janvier 2010

Le Kremlin Bicêtre sous le choc : un jeune poignardé, une grande émotion, 2 familles brisées et des interrogations

Par Raphaet Dali
Un geste de colère, et le destin de 2 jeunes lycéens du lycée Darius Milhaud et leurs familles bascule dans l’inconnu.
Un conflit à priori banal, quelques échanges vifs, les esprits s’échauffent, le geste incontrôlé qui veut impressionner, un couteau, le sang, une flamme de 17 ans qui s’éteint lentement, la panique, les larmes, la douleur, l’incompréhension, tout bascule et c’est l’heure des interrogations et des bilans…d'un gachis immense.

Des interrogations ?
Est-ce que l’on peut prévenir
ce type de drame localement ? Comment expliquer ces gestes suicidaires ? Comment gérer les suites de cette tragédie au niveau de notre ville maintenant et à l’avenir ?


Au niveau local, une commission de réflexion et d’action
La ville du Kremlin est globalement calme et sécurisée. Au vu de mes échanges d’information avec le Maire Jean Luc Laurent et des premiers éléments de l’enquête, il a été souligné une situation isolée.
Nous ne pouvons pas, malgré tout, ne pas nous sentir interpelés et nous interroger : est-ce que nous avons déjà tout fait localement pour que ce genre de drame ne se produise pas ?.
D'ores et déjà, nous comptons soumettre quelques pistes de réflexion ainsi que la mise en place et l'organisation, dans le cadre du conseil municipal, d'un ensemble de mesures vers les jeunes pour les sensibiliser et les responsabiliser davantage sur ces questions de violences.
Nous proposerons donc au Maire
1/ d’ajouter cette question à l’ordre du jour du prochain conseil et
2/ d’installer rapidement une commission locale de réflexion et d’action sur la violence qui touche les jeunes comprenant des représentants d’élus, de jeunes, de parents d’élèves, d’enseignants et des structures en relation avec cette problématique. Outre les réponses aux interrogations sus-citées, elle devrait avoir également pour objectif la mise en place d’une série de rencontres d'informations inter établissements scolaires par une équipe d’évaluation, d’information et d’éducation chargée de veiller au suivi des décisions prises par cette commission.
A partir d'infos qui ont couverts l’événement, je souhaiterai faire part des remarques suivantes :
- Je ne partage pas sur ce sujet le point de vue de Mr Christian Estrosi qui prône la mise en place d’une police scolaire dans les établissements. Je ne pense pas que "la couche sur les couches" soit une solution. Il nous semble plus judicieux de renforcer et améliorer les structures existantes avant d’en ajouter d’autres. Nous avons des surveillants dans ces établissements, ils sont peut être en nombre insuffisant. C'est pourquoi, on pourrait réflechir sur les dispositions pouvant renforcer leur présence par des actions sensibilisation, d'éducation et d'information avec l'appui et l'aide des élèves eux mêmes, si pleins de potentiel et d'énergie.
Il est peut être temps d'engager des pistes de réflexion sur la participation et la responsabilisation plus importantes des jeunes à la vie et à la gestion de leur collège et lycée. Pourquoi ne pas généraliser la désignation des jeunes chefs de classes, des comités de suivi interclasses et d’établissements composés d'élèves référents.
Ces lieux de sciences doivent être également des lieux de responsabilité et de consciences.
- Nous savons que la mission des enseignants et du personnel d’encadrement n’est pas facile. Tout en leur rendant un hommage appuyé, nous pensons que nous pouvons améliorer davantage l’organisation et la prévention avec les moyens dont nous disposons localement.

Renforcer le rôle des parents et des familles
A un autre niveau, il serait utile de réfléchir et de débattre sur le rôle des parents et des familles qui est fondamental.
Les parents sont-ils suffisamment "armés" face à l’environnement de la violence et d’une certaine forme de solitude hypertrophiés par un nombre de plus en plus important de jeux vidéos débiles, des films de violence, certains accès dangereux à internet, cette solitude de nos enfants enfermés seuls dans leur chambre face à leurs écrans..et leurs démons, l’impuissance des parents à juguler ce nouveau fléau aussi important que les questions générales de l’environnement.
Pouvons-nous étudier les moyens de les aider à mieux assumer la relation Parents-adolescents et réhabiliter "la place de la famille" en tant que premier outil de cohésion sociale dans nos moyens de de communication et de pédagogie. Nos enfants sont non seulement notre bien le plus précieux mais aussi celui de toute la collectivité car il est en charge de notre futur. Et c’est déjà demain.

Une pensée
Ma pensée va à ce jeune parti à la fleur de l’âge sans réellement avoir connu la vie (avoir aimé, beaucoup aimé, apprendre et pratiquer un métier, gagner sa vie, vivre l'aventure puis constituer une famille et des enfants, les voir grandir, jouer son rôle moteur dans la société.... )
Ma pensée va aussi à l’autre jeune qui n’a pas encore réalisé tout ce parcours humain et qui l’instant d’un geste criminel à brisé une vie et hypothéqué totalement la sienne.


Les Kremlinois ont apprécié le geste de la visite rapide sur les lieux du drame et la rencontre avec les responsables locaux de Messieux Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur et de Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale. Ils ont suggéré d'organiser des temps de parole pour réfléchir collectivement sur la fraternité, le respect de l'autre et la dignité de la personne humaine.

En cette pénible circonstance, notre groupe « Changeons Bicêtre » et moi même présentons à la famille de la victime nos condoléances les plus attristées.
Nous partageons leur peine et leur douleur.

Ce siècle sera celui de l’humain ou ne le sera pas..

vendredi 1 janvier 2010

Nicolas Sarkozy : les voeux et la feuille de route pour 2010

Par Raphaet Dali, conseiller municipal du (Kremlin Bicêtre) et d'agglomération (Val de Bièvre)


Pour une France toujours active et innovante, mais aussi fraternelle et solidaire.

- « Toutes ces réformes, je les mènerai avec le Premier ministre François Fillon et le gouvernement, non par esprit de système mais parce qu'elles sont la condition qui permettra à la France de se faire une place dans ce nouveau monde qui se construit ».
- « Nous serons pragmatiques, attentifs, réactifs et s'il faut faire davantage, nous le ferons mais en gardant notre sang froid ».
- « Les difficultés qui nous attendent en 2009 seront grandes. J'en suis pleinement conscient. Je suis plus décidé que jamais à y faire face, avec le souci de la justice, avec l'obsession d'obtenir des résultats ».
- « J'ai promis que les mêmes causes ne produiraient plus les mêmes effets. La France a exigé des changements pour moraliser le capitalisme, promouvoir l'entrepreneur sur le spéculateur, sanctionner les excès inacceptables qui vous ont scandalisés à juste titre, pour redonner à la dimension humaine toute sa place dans l'économie ».
- « Pour nous en sortir chacun devra faire des efforts. Car de cette crise va naître un monde nouveau auquel nous devons nous préparer en travaillant plus, en investissant davantage, en poursuivant les réformes qu'il n'est pas question d'arrêter car elles sont vitales pour notre avenir ».
- « La crise nous oblige à changer plus vite et plus profondément. La crise est une épreuve. Elle est aussi un défi ».

- « Respectons-nous les uns les autres, faisons l’effort de nous comprendre, évitons les mots et les attitudes qui blessent. Soyons capables de débattre sans nous déchirer, sans nous insulter, sans nous désunir »
- « Dans l'épreuve, la solidarité doit jouer sans que le travail soit découragé ».
- « Dans ce moment si crucial nous devons rester unis comme nous avons su l’être au plus fort de la crise. C’est cette unité qui nous a permis de prendre l’initiative, d’entraîner les autres. Les idées que la France défend vont pouvoir s’imposer dans la recherche d’un nouvel ordre mondial : plus d’équilibre, plus de régulation, davantage de justice et de paix. Ces idées nous imposent un devoir d’exemplarité ».
- « Face à l’isolement, face à la solitude, si répandus dans nos sociétés modernes, je souhaite que 2010 soit l’année où nous redonnerons un sens au beau mot de fraternité qui est inscrit dans notre devise républicaine ».


Une feuille de route pour 2010 ?.
Notre démocratie
ne verrait pas d’un mauvais œil, en cette période si particulière soumise aux 2 grands défis de la mondialisation et de la crise, que l’on partage ensemble cet appel à tous les français sans exception, à poursuivre ensemble notre chemin et notre destin en rang plus serré..
Rien n’est facile mais rien n’est difficile aussi car la voie ainsi balisée et enrichie par l’apport de chacun, ne peut que nous ramener ensemble à bon port.