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jeudi 7 octobre 2010
Les retraites et les syndicats : la fuite en avant est-t’elle la solution ?
A une période,
- où chaque sou reçu ou dépensé compte,
- où la crise financière mondiale sévit encore malgré des avancées thérapeutiques substantielles,
- où la concurrence économique est impitoyable et où nos entreprises se battent farouchement sur le front de la compétitivité,
- où la maison France retrouve peu à peu le bon cap en cette période agitée,
voilà qu’une partie, difficilement évaluable, des syndicats et de l’opposition tentent d’enfoncer davantage le clou et d’aller jusqu’au bout de l’épreuve de force.
Alors, est-il raisonnable d’utiliser, pour ce projet de réforme (que nos voisins et alliés qualifient d’honnête et modéré), tous les moyens syndicaux, y compris ceux de grèves reconductibles qui portent à affaiblir davantage notre économie déjà fébrile et qui se veut donc pénaliser toute notre société.
La démocratie est un bien précieux et dans tout rapport de force politique légitime, il y a des limites...
En aval d’une certaine limite, l’action syndicale construit le système et enrichie la démocratie.
Au delà, elle affaiblie les institutions et risque d’appauvrir la république. Alors, la responsabilité des syndicats est engagée quand au risque de rupture liée à un curseur poussé aux extrêmes. Le gouvernement a fait des pas non négligeables vers les partenaires sociaux en apportant 4 amendements nouveaux qui respectent l’équilibre financier exigé.
Il a utilisé, depuis le début des négociations, les moyens de dialogue et de participation avec ses partenaires sociaux pour ce projet de réforme, il s’est trouvé des points de désaccords, c’est normal et c’est la démocratie.
Il a fait également preuve d’une grande flexibilité pour lever tous les tabous, y compris celui de l’ouverture d’un débat autour du bouclier fiscal et de l’ISF dans le cadre de l’engagement commun à une situation exceptionnelle.
En réponse, certains syndicats et oppositions ne semblent pas vouloir faire de gestes d’assouplissement, on demande tout simplement au gouvernement de tout effacer et de repartir à zéro. "L’épreuve de force jusqu’au bout" évoquée par un dirigeant syndicaliste...
Peut ‘on, de façon juste, qualifier cette attitude « d’excessive » surtout lorsqu’on connaît les suites..de cette manière de procéder et ses risques pour l'action syndicale.. même si de nombreuses voix syndicales souhaitant "calmer le jeu" se font également entendre.
Il faut savoir que les intérêts nationaux ne sont pas ceux d’une catégorie particulière versus celle de l’ensemble. Tout est lié.
Pour ne citer qu’un exemple : on connaît le résultat des grèves paralysantes qui ont handicapées des ports français quelques années plus tôt ( et ce n’était pas encore la crise) et qui ont permis aux autres ports européens concurrents de prendre le dessus. On a tout simplement prélevé des emplois et des richesses locales pour en faire cadeau sur un plateau doré à nos voisins. Allons nous souhaiter que cette expérience d’autodestruction se renouvelle et qu’on la généralise ?
Le bon cap, ce n’est pas celui de la surenchère, mais plutôt celui qui, avec le dialogue continu, nous guide vers la croissance pour tous et vers plus d’emplois en particulier pour ceux qui sont sur le bord de la route.
A un moment où nous avons besoin par dessus tout d’une forme d’union sacrée, nous voila face à un risque d’évolution vers une forme de myopie autoflagellante.
Face à la passion opaque, à l’emballement, à l’intransigeance et l’incompréhension apparentes ou réelles de certains syndicats et quelques partis, il est logique que le gouvernement et ses élus de la majorité décident de privilégier la raison transparente, la sérénité, la flexibilité et la pédagogie.
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