Les principales raisons qui m’ont
poussé à soutenir Hillary Clinton
N’étant pas citoyen américain, J’ai
soutenu moralement Hillary Clinton comme beaucoup de fidèles de Barack Obama, et
ce pour 4 raisons :
1/ Son expérience politique incontestable
puisqu’elle était aux côtés de son mari Bill du temps de l’exercice de sa
présidence puis ensuite secrétaire
d’Etat sous la direction de Barack Obama.
2/ C’est la candidate soutenue par une
personnalité que j’admire et respecte, Barack Obama, lequel s’est rallié
naturellement aux résultats des primaires démocrates.
3/ Il aurait été intéressant et original
d’avoir pour la première fois dans l’histoire des USA, une femme d’expérience à la tête de l’exécutif
de la première puissance mondiale. Pourquoi pas ?
4/ Les déclarations souvent farfelues et
extrêmes de Donald Trump ne me rassuraient guère.
Oui j’ai souhaité la victoire d’Hillary
Clinton pour ces raisons mais, comme vous pouvez le constater à travers mes
écrits, je n’ai jamais prédit cette victoire
contrairement à ma réaction spontanée durant
la période préélectorale de Barack Obama, il y a 8 ans, au cours de laquelle je
lui avais écrit affirmant, contre vents
et marées, qu’il sera le 44 e président des USA. J’avais suivi de près sa
campagne électorale, je me sentais tellement proche de cet homme, de ses idées
et de son parcours et je rêvais de sa
victoire, il la méritait amplement et je la voulais de façon pressante.
Les raisons de cette parenthèse n’avaient
rien à voir avec la valeur intrinsèque d’Hillary Clinton, une grande dame, mon inquiétude était conditionnée par ce que
j’appelle le phénomène des
« contraires ».
Le phénomène des « contraires »
Toutes les sociétés de ce monde sont en train de subir de profondes
mutations et modifications ébranlant le tissu social et le cheminement de la
pensée des individus déplaçant la courbe
de Gauss statistique qui privilégiait la prédominance habituelle de la modération et du juste milieu.
Les extrêmes aux dépens de la modération.
Les réseaux sociaux, la guerre de
communication, la multiplication de l’information et sa dépendance ont bouleversé
les comportements classiques sociétaux entrainant ainsi une prolifération des « contraires », les contraires étant,
selon moi, désignés comme les personnes qui, pour différentes raisons complexes prennent
des positions confuses contraires à ceux
de leurs intérêts directs ou collectifs. Et donc, autant je craignais la victoire
de Trump, autant malgré les sondages, elle était du domaine du grand possible. Bien
avant le Brexit, d‘autres votes ou referendums portent cette signature «
contraire » suivi par la suite du regret des votants dans la plupart des
cas. Et ce sera le cas aussi pour les USA avec pour conséquences un malaise
réel.
Dans le domaine médical, nous avions
appris et observé que dans des situations pathologiques ou de dérive
physiologique, le corps pousse paradoxalement l’individu atteint, à
aggraver son cas par le biais de pulsions et sensations internes
l’amenant à faire l’inverse de ce qui est recommandé pour améliorer son état de
santé. Pour exemple, le cas du patient
atteint du diabète qui présente des fortes envies de manger davantage et de
consommer du sucré alors que cela lui est défendu et non recommandé pour
traiter son mal. Comme si la nature
faisait baisser les bras et poussait à l’aggravation du cas.
Désolé pour l’exemple mais je pense que
nous évoluons un peu partout vers une société plus déchirée, plus malade que
saine et qu’il va falloir rectifier le tir et privilégier des « gardes
fous » avant que cela ne soit plus grave.
Une note optimiste cependant.
Les votes démocratiques ne peuvent être que positif
car la liberté d’expression régnant dans
les démocraties recadre les irrégularités et les défaillances du système.
Les élections démocratiques restent de
toutes évidences de bons et grands pas lorsque les institutions sont solides et
que la justice fonctionne.
Oui, succéder à un grand président et
un grand homme n’est pas aisée.
Trump
élu, il est donc le président de tous
les américains.
Il succède
à Barack Obama, un grand homme qui a marqué l’histoire et l’esprit de son pays.
Barack Obama n’est pas fini et déjà, son nom sera à jamais inscrit parmi les grands
de notre époque et de ce monde car comme durant sa jeunesse et ses débuts de
carrières, il a été de tous les combats du côté des faibles,
des peuples opprimés, luttant contre l’injustice sociale, contre le racisme,
l’intolérance et les inégalités sociales.
Oui, succéder
à un grand président et un grand homme n’est pas aisée. L’ombre positive de
Barack Obama planera sur les épaules de chaque américain. Et l’avenir est
encore devant lui.
Politique
étrangère
Je ne
pense pas que Trump changera la politique étrangère des USA.
Il est
vrai que la fonction de président des USA donne beaucoup de pouvoir en matière de politique étrangère mais là aussi, lors des
échanges de la passation qui vont se faire entre les 2 présidents, le sortant et le
rentrant, les choses seront clarifiés et la raison prévaudra, sans doute, sur les passions.
Il est
possible que les USA soient tentés de se
renfermer davantage sur eux-mêmes mais
la real politique d’un monde en profonde mutation et bourré d’interférences, ne
leur laissera pas ce choix. Les discours électoraux sont une chose et la
réalité en est une autre.
Compte
tenu des courants puissants adverses, les USA ne pourront que maintenir une
vigilance calculée afin de protéger leur démocratie et ses institutions.
La politique de rapprochement atlantique ne sera et ne doit pas être remise
en cause
Faut-il
avoir peur de cette victoire de Trump ?
Oui, Trump
fait peur mais les institutions américaines sont solides et vaincront les
orages à venir.
Ce type
de résultat inquiète davantage lorsque l’on vit dans un pays fragilisé par la corruption systémique ou une par une
dictature appuyée…mais cela reste bien atténué
lorsqu’il s’agit de pays disposant d’institutions solides avec des
contrepouvoirs puissants pouvant contrer
toutes actions ou décisions irréfléchies de la présidence.
Durant sa
campagne, Trump nous a paru excessif et déroutant mais pour les raisons citées
plus haut, parce que les institutions américaines sont solides, il ne
gouvernera pas à sa guise et sera obligé de composer non seulement avec ses
amis républicains qui ne lui laisseront pas les coudées franches mais aussi
avec les démocrates et toutes les autres institutions d’état. Par conséquent, même si il est prédisposé à
certains excès, il sera « retenu » et amené à se retrancher dans le juste milieu. Ceci dit,
l’inquiétude mesurée reste de mise.
Barack Obama n’a pas subi de défaite
Nul n’est parfait dans ce bas monde mais
Il a, de mon point de vue, réussit ses 2
mandats (4x 4 ans) à la présidence des USA et je le félicite
vivement non seulement pour nous avoir fait rêver mais aussi pour avoir accompli nos rêves durant ces 8
années en apportant au monde l’essentiel malgré les contre courants, un grand
message de tolérance et d’humanité le tout accompagné d’une gouvernance
décontractée et pédagogique. Les peuples
seuls ne peuvent pas fléchir ou déraciner les grands dictateurs féroces. Le monde doit à Barack Obama et ses
alliés une plus grande liberté d’expression des peuples et des sociétés
civiles. Pour exemple, les tunisiens lui
doivent en bonne partie la certaine liberté d’expression d’aujourd’hui. Pour ne
citer que cet exemple, Barack Obama et ses alliés, s’était engagé clairement du côté du peuple
tunisien en colère lorsqu’il s’est
révolté contre la dictature politico- mafio- financière de Ben Ali et de son système et ce par les actes et
les paroles.
François Hollande et Angela
Merkel ont bien conclu
le fond de notre pensée lors de leur déclaration post résultats du vote
américain.
François Hollande: « inquiétude » et « vigilance » mais l’assurance
que les USA resteront l’allié fidèle et historique de l’Europe
Angela Merkel : "L'Allemagne et les Etats-Unis sont liés par
des valeurs, la démocratie, la liberté, le respect du droit, de la dignité
de l'homme indépendamment de sa couleur de peau, de sa religion, de son sexe…. »
4 ans cela passe très vite, trop…
trop vite
Alors, Wait and see.
Raphaet Dali, médecin, ex élu et grand
électeur
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