lundi 16 février 2009

Guadeloupe, la tempête : interrogations..








Lors d’une réunion avec des membres de notre groupe consacrée à la contestation en outre- mer, nous avions fait part de notre inquiétude quant au caractère particulier de cette tension dans le contexte économique difficile que nous traversons. Quoiqu’on en dise, les revendications économiques (salaires, prix pratiqués par la grande distribution, prix du pétrole) n’étaient pas négligeables mais restaient négociables. Il s’agissait de revendications syndicales classiques que l’on pouvait discuter. Le problème, c’est qu’il s’est greffé un malaise général, un sentiment de laissés-pour-compte à consonance raciale qui donnait à cette crise une gravité particulière. C’est cet élément surajouté dans ce double contexte que nous devons prendre en considération en privilégiant encore une fois la pédagogie.
Plusieurs interrogations ont dominé cette question. Interrogation quand à notre capacité de prévoir tout d’abord la genèse de cette crise qui ouvre un nouveau front, ensuite de la traiter rapidement selon son contexte local et spécifique avant qu’elle ne s’installe durablement avec les dégâts que l’on peut imaginer pour l’économie de l’ile.
Yves Jego est un homme de talent et de qualité. On le connaît stratège, que lui est donc t’il arrivé ?
Incompréhensible ou mal expliqué son départ précipité et caché de la Guadeloupe quels que soient les arguments présentés et quels que soient les éléments de la contestation.
Une grille fermée le lendemain devant les représentants du collectif non informés de son départ et qui avaient RDV avec lui à la préfecture. Discussion chaude à travers la grille….absence d’interlocuteur.
Dépit, sentiment de manque de respect qui fait le tour de l’ile, qui rattrape d’autres contrées, une opinion qui se rallie davantage contre les politiciens, les négociations étaient déjà mal parties. Ensuite quelques déclarations musclées qui ont facilité l’argumentaire des contestataires.
Un médiateur originaire de la région ou de la diversité, porteur de cette sensibilité locale aurait- il fait l’affaire dans ce contexte particulier ? De petits gestes simples peuvent-ils faire de grandes choses ? Oui surement.
Le président a décidé de prendre en main les choses. Il était temps.
Par R.D.

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