Nicolas Sarkozy : une intervention hautement pédagogique à l’ouverture du colloque international qui s’est ouvert à Paris les 7 et 8 Janvier 2010 : Quel nouveau monde demain et quel nouveau capitalisme ? En voici quelques extraits, une véritable mise au point pour la réflexion à ce sujet :
Réformer et surtout refonder les systèmes et les gouvernances
« Cette réflexion est nécessaire parce que tout doit être repensé et qu’il nous faut changer nos idées et nos comportements.
"quand ce sont les principes, la morale, les représentations qui se trouvent mises en cause, alors il ne faut pas seulement réformer ...., il faut refonder et pour refonder, on ne peut pas faire l’économie du débat".
Pour refonder, les idées et les comportements doivent évoluer et le sectarisme n’a plus lieu d’être ...
"on ne va pas mettre d’un côté ceux de gauche, de l’autre ceux de droite » , mais « on va mettre d’un côté ceux qui se tournent vers l’avenir et de l’autre ceux qui restent sur le passé ».
"Le sectarisme n’a plus lieu d’être. Pourquoi être sectaire avec des idées du siècle dernier alors que nous avons besoin d’inventer les idées de ce siècle ?"
"Que sera le monde de demain ? Comment l’Europe, notre Europe va-t-elle y trouver sa place ?
Comment la France tiendra-t-elle son rang ? Comment allons-nous préserver notre art de vivre, notre façon de penser, notre culture ? Comment ferons-nous prendre en compte des idéaux au service d’un monde plus régulé, plus juste, plus humain, bref plus civilisé ? Ce n’est pas une affaire de gauche et de droite".
Car la crise est structurelle et systémique .....
"De notre point de vue, la crise que nous avons connue est structurelle, elle n’est pas conjoncturelle."
"A-t-on déjà oublié que l’on n’a évité le pire que grâce à l’intervention absolument massive des États pour empêcher l’effondrement ? "
"Si l’on a réussi à éviter le pire, ce n’est pas pour recommencer comme avant. Nous ne voulons pas que cela reparte comme avant. "
"D’ailleurs, il y a encore un an, on m’expliquait : « mais enfin, Nicolas, il est impossible de taxer ceux qui sont responsables de la crise ». Mais je ne comprends pas : on trouve facilement la liste pour les bonus et on trouve difficilement la liste pour les malus".
C’est pourquoi, nous voulons un capitalisme nouveau ....
"Nous voulons un capitalisme de production, pas un capitalisme de spéculation"
Des avancées et des actes ont suivis : déjà un G20, véritable instance internationale économique qui se substitue à un G8 injuste .....
Le G20 a été institutionnalisé ...si le système onusien avait marché comme je souhaite qu’il marche, on n’aurait pas eu à créer le G20. Le G20 n’est pas une captation de pouvoir. Nous avons dû prendre une place qui n’était pas occupée.
Qui peut penser qu’on peut régler les affaires du monde sans le Brésil et sans l’Inde ?
Qui peut penser que l’on peut régler les affaires du monde sans un seul pays africain ?
Et Copenhague, un début de révolution...
Le jugement sur Kyoto était unanime. Mais Kyoto, c’est 35 pays qui s’engagent. Copenhague, c’est 192 pays qui s’engagent
Et la taxe carbone : lever une injustice et pour une taxe carbone aux frontières de l’Europe...
Parce que je ne serai pas de ceux qui accepteront qu’on impose à nos industriels des contraintes environnementales fortes et justifiées et que l’on continue à importer en Europe des produits fabriqués par des pays qui ne respectent aucune règle environnementale. C’est profondément injuste !
Mais également pour la liberté du commerce, mais un commerce équitable sans protectionnisme...,
"Ecoutez, si nous imposons à nos fabricants d’acier, à notre sidérurgie des taxes et des contraintes, qu’on continue à faire venir l’acier de la Chine, et si la Chine n’applique pas les mêmes règles environnementales que nous, d’abord on ne protégera pas la planète et deuxièmement on créera du chômage en Europe. Ce n’est pas le but.
L’ouverture n’est possible que si cette ouverture se fait de façon loyale et équitable. Chacun doit avoir le sentiment que l’ouverture ne se fait pas à son détriment et qu’il est raisonnablement protégé par une concurrence loyale.
La plus sûre façon de tuer le libre-échange, c’est d’en faire une religion.
Pour que les crispations identitaires et l’angoisse suscitées par le sentiment d’une trop grande précarité, ne l’emportent pas sur l’esprit d’ouverture, il ne faut pas que le monde ne soit régi que par le droit du commerce et par la seule logique marchande. Ce que la France propose, c’est que le droit de la santé, le droit de l’environnement, les droits sociaux fondamentaux soient mis à égalité avec le droit du commerce par le système de la question préjudicielle.
Moi je ne comprends pas : nous avons une organisation internationale du travail, qui a édicté 8 normes – normes, pas lois, normes. Pourquoi ne pas décider que les pays membres de l’OIT, grosso modo ceux qui sont membres des Nations Unies, décident qu’un pays qui ne respecte pas les 8 normes sociales fondamentales n’a plus accès au financement du FMI ?
On est membre de la FAO, on dit « il faut développer l’agriculture » et on est membre de l’OMC, on dit « il faut tuer une partie de l’agriculture ». Qui peut comprendre cette logique ? Qui peut l’accepter ? Personne. Personne."
Ce que nous devons faire aussi : Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies : les grands pays émergents doivent être associés à la gouvernance mondiale...
"Je l’ai dit à la tribune de l’OIT et de l’Assemblée Générale de l’ONU, la France souhaite que les grands pays émergents soient associés à la gouvernance mondiale. Mais quand va-t-on enfin mettre sur la table la réforme du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies ! Qu’attendons-nous ?
Nous sommes en 2010, cela fait 10 ans que nous sommes au XXIe siècle, il est peut-être temps de se doter des institutions du XXIe et pas de celles du XXe.
Qu’attendons-nous ? D’être au XXIIe siècle ? Que plus rien ne se passe à l’ONU ? C’est maintenant qu’il faut décider, et c’est 2010 l’année où l’on doit prendre les décisions."
Traiter le désordre financier et monétaire : un grand chantier et des règles monétaires....
On ne peut pas gagner de la compétitivité dans nos entreprises en Europe, et avoir un dollar qui perd 50% de sa valeur par rapport à l’euro..
Le monde est devenu multi -polaire, le système monétaire doit être multi-monétaire.
Le désordre financier constitue une menace latente tant les habitudes de comportement et de pensée ont la vie dure. Et je le dis de la façon la plus claire : nous ne serons pas silencieux devant le comportement de certains Etats qui ne respecteraient pas les règles qui ont été fixées par le G20, sur les normes comptables notamment. Au G20, on a décidé, il faut maintenant appliquer.
Quand il y a eu l’affaire des bonus, une grande partie de mes propres amis m’ont dit, - alors que j’étais en vacances, au mois d’août -, « Ah je t’en prie, ne fais pas d’erreurs, pense à la concurrence, si tu prends des décisions nationales, les traders vont partir. » Franchement quand je vois le bilan, il y en a certains que je n’étais pas prêt à retenir. Je me suis dit, dans le fond, quelle crédibilité de la France à la table des sommets internationaux si je demande aux autres de faire ce que l’on n’était pas capable de faire ?
Et puis une dernière conviction : non seulement les Nations ne vont pas disparaître, mais elles vont jouer un plus grand rôle dans l’économie mondiale. C’est une idée sur laquelle je voudrais me battre en cette année 2010.
Dans la crise, les Nations ont retrouvé leur rôle protecteur. C’est très curieux tout cela, certaines entreprises et certaines banques affirmaient qu’elles n’avaient plus de nationalité. Banques mondiales, entreprises mondiales, globales, c’est curieux. Quand le vent a soufflé plus fort, elles ont retrouvé spontanément leurs racines nationales. C’est curieux, quand il y a le partage des bénéfices, on est global, quand il y a des problèmes, on trouve très facilement le guichet national pour éviter la faillite.
Là, nous n’étions plus dans l’entreprise sans nationalité.
Pas une ne s’est trompée de guichet.
Pas une n’a frappé à la mauvaise porte."
Nous agissons et nous continuons à nous battre pour que nos engagement soient tenus....
"C’est qu’il n’est pas temps de faire l’inventaire des difficultés qui peuvent faire obstacle au changement, il est temps d’agir. Comme le disait José (Premier Ministre du Portugal), le rôle d’un homme d’Etat n’est pas simplement d’aller dans les colloques pour dire ce qu’il faudrait faire, parce que les gens qui nous regardent disent : « ah bon c’est bien, pourquoi tu ne le fais pas puisqu’il faudrait le faire ? » Le conditionnel peut être le temps de l’intellectuel, le conditionnel ne peut pas être le temps de l’homme d’Etat. S’il le dit, il doit le faire, s’il le pense il doit le dire.
Et bien sûr c’est ce que nous avons essayé de faire. Je me battrai pour que les engagements soient tenus.
Sans oublier les valeurs indispensables pour toute réussite : nation - identité nationale et des valeurs pour un nouveau monde ...
"La Nation a cependant toute sa place parce qu’elle est porteuse de valeurs, de culture, d’identité, et que la diversité est un moteur du progrès. Mais si la diversité est un moteur du progrès, ne fuyez pas l’identité, car sans identité il n’y a pas de diversité. Comme il est étrange ce débat où tout le monde est d’accord pour la diversité et où tant ont peur de l’identité. « L‘identité n’est pas une pathologie » disait Levi- Strauss.
Il n’y a pas de diversité sans identité. Et l’identité est liée bien sûr à la Nation. L’uniformité n’a pas d’avenir.
Serons-nous capables de promouvoir une idée ouverte, généreuse de la Nation, et de partager sa souveraineté parce que nous saurons assumer notre identité, parce que nous en serons assez fiers pour ne pas avoir peur de la perdre en nous ouvrant aux autres ? C’est ceux qui ont une identité forte qui n’ont pas peur de s’ouvrir aux autres. C’est ceux qui ont une identité faible qui tremblent à l’idée de s’ouvrir. Le débat sur l’identité est majeur, avec une identité forte, on n’a pas peur des autres, avec une identité fragile, on a peur de tout ce qui semble différent.
C’est la question qui se pose à la France, vieille Nation construite par la volonté sans cesse renouvelée de tant de générations à travers les siècles.
C’est dire que le débat sur l’identité nationale n’est pas un débat tourné vers le passé mais un débat tourné vers l’avenir, vers la construction du monde qui vient. Le monde qui vient, c’est l’affaire d’identités fortes qui se comprendront et qui se respecteront. Ce n’est pas un monde aplati où tout le monde perdra son identité, sa culture, ses valeurs, son identité personnelle.
Le débat sur notre identité, c’est un débat pour être au rendez-vous de l’histoire qui est en train de s’écrire.
Ce n’est pas seulement une question d’immigration bien sûr, ce n’est pas seulement une question de religion naturellement. C’est une question de langue, de culture, d’art, de science, d’éducation, de société, d’économie. C’est au fond une question de civilisation.
La force de notre identité, c’est notre plus grand atout face aux défis du XXIe siècle.
Alors ce débat, c’est bien mal me connaître que d’imaginer que nous allons l’arrêter. Au contraire, nous allons le poursuivre, l’enrichir, l’amplifier, afin que pour chaque Français les mots « Nation » et « République » reprennent tout leur sens, pour chacun, quelle que soit son origine, quel que soit le quartier que l’on habite, quel que soit le milieu social où l’on est né. Parce que c’est ainsi que nous serons forts, c’est ainsi que nous serons prospères, c’est ainsi que nous serons unis."
Réformer et surtout refonder les systèmes et les gouvernances
« Cette réflexion est nécessaire parce que tout doit être repensé et qu’il nous faut changer nos idées et nos comportements.
"quand ce sont les principes, la morale, les représentations qui se trouvent mises en cause, alors il ne faut pas seulement réformer ...., il faut refonder et pour refonder, on ne peut pas faire l’économie du débat".
Pour refonder, les idées et les comportements doivent évoluer et le sectarisme n’a plus lieu d’être ...
"on ne va pas mettre d’un côté ceux de gauche, de l’autre ceux de droite » , mais « on va mettre d’un côté ceux qui se tournent vers l’avenir et de l’autre ceux qui restent sur le passé ».
"Le sectarisme n’a plus lieu d’être. Pourquoi être sectaire avec des idées du siècle dernier alors que nous avons besoin d’inventer les idées de ce siècle ?"
"Que sera le monde de demain ? Comment l’Europe, notre Europe va-t-elle y trouver sa place ?
Comment la France tiendra-t-elle son rang ? Comment allons-nous préserver notre art de vivre, notre façon de penser, notre culture ? Comment ferons-nous prendre en compte des idéaux au service d’un monde plus régulé, plus juste, plus humain, bref plus civilisé ? Ce n’est pas une affaire de gauche et de droite".
Car la crise est structurelle et systémique .....
"De notre point de vue, la crise que nous avons connue est structurelle, elle n’est pas conjoncturelle."
"A-t-on déjà oublié que l’on n’a évité le pire que grâce à l’intervention absolument massive des États pour empêcher l’effondrement ? "
"Si l’on a réussi à éviter le pire, ce n’est pas pour recommencer comme avant. Nous ne voulons pas que cela reparte comme avant. "
"D’ailleurs, il y a encore un an, on m’expliquait : « mais enfin, Nicolas, il est impossible de taxer ceux qui sont responsables de la crise ». Mais je ne comprends pas : on trouve facilement la liste pour les bonus et on trouve difficilement la liste pour les malus".
C’est pourquoi, nous voulons un capitalisme nouveau ....
"Nous voulons un capitalisme de production, pas un capitalisme de spéculation"
Des avancées et des actes ont suivis : déjà un G20, véritable instance internationale économique qui se substitue à un G8 injuste .....
Le G20 a été institutionnalisé ...si le système onusien avait marché comme je souhaite qu’il marche, on n’aurait pas eu à créer le G20. Le G20 n’est pas une captation de pouvoir. Nous avons dû prendre une place qui n’était pas occupée.
Qui peut penser qu’on peut régler les affaires du monde sans le Brésil et sans l’Inde ?
Qui peut penser que l’on peut régler les affaires du monde sans un seul pays africain ?
Et Copenhague, un début de révolution...
Le jugement sur Kyoto était unanime. Mais Kyoto, c’est 35 pays qui s’engagent. Copenhague, c’est 192 pays qui s’engagent
Et la taxe carbone : lever une injustice et pour une taxe carbone aux frontières de l’Europe...
Parce que je ne serai pas de ceux qui accepteront qu’on impose à nos industriels des contraintes environnementales fortes et justifiées et que l’on continue à importer en Europe des produits fabriqués par des pays qui ne respectent aucune règle environnementale. C’est profondément injuste !
Mais également pour la liberté du commerce, mais un commerce équitable sans protectionnisme...,
"Ecoutez, si nous imposons à nos fabricants d’acier, à notre sidérurgie des taxes et des contraintes, qu’on continue à faire venir l’acier de la Chine, et si la Chine n’applique pas les mêmes règles environnementales que nous, d’abord on ne protégera pas la planète et deuxièmement on créera du chômage en Europe. Ce n’est pas le but.
L’ouverture n’est possible que si cette ouverture se fait de façon loyale et équitable. Chacun doit avoir le sentiment que l’ouverture ne se fait pas à son détriment et qu’il est raisonnablement protégé par une concurrence loyale.
La plus sûre façon de tuer le libre-échange, c’est d’en faire une religion.
Pour que les crispations identitaires et l’angoisse suscitées par le sentiment d’une trop grande précarité, ne l’emportent pas sur l’esprit d’ouverture, il ne faut pas que le monde ne soit régi que par le droit du commerce et par la seule logique marchande. Ce que la France propose, c’est que le droit de la santé, le droit de l’environnement, les droits sociaux fondamentaux soient mis à égalité avec le droit du commerce par le système de la question préjudicielle.
Moi je ne comprends pas : nous avons une organisation internationale du travail, qui a édicté 8 normes – normes, pas lois, normes. Pourquoi ne pas décider que les pays membres de l’OIT, grosso modo ceux qui sont membres des Nations Unies, décident qu’un pays qui ne respecte pas les 8 normes sociales fondamentales n’a plus accès au financement du FMI ?
On est membre de la FAO, on dit « il faut développer l’agriculture » et on est membre de l’OMC, on dit « il faut tuer une partie de l’agriculture ». Qui peut comprendre cette logique ? Qui peut l’accepter ? Personne. Personne."
Ce que nous devons faire aussi : Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies : les grands pays émergents doivent être associés à la gouvernance mondiale...
"Je l’ai dit à la tribune de l’OIT et de l’Assemblée Générale de l’ONU, la France souhaite que les grands pays émergents soient associés à la gouvernance mondiale. Mais quand va-t-on enfin mettre sur la table la réforme du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies ! Qu’attendons-nous ?
Nous sommes en 2010, cela fait 10 ans que nous sommes au XXIe siècle, il est peut-être temps de se doter des institutions du XXIe et pas de celles du XXe.
Qu’attendons-nous ? D’être au XXIIe siècle ? Que plus rien ne se passe à l’ONU ? C’est maintenant qu’il faut décider, et c’est 2010 l’année où l’on doit prendre les décisions."
Traiter le désordre financier et monétaire : un grand chantier et des règles monétaires....
On ne peut pas gagner de la compétitivité dans nos entreprises en Europe, et avoir un dollar qui perd 50% de sa valeur par rapport à l’euro..
Le monde est devenu multi -polaire, le système monétaire doit être multi-monétaire.
Le désordre financier constitue une menace latente tant les habitudes de comportement et de pensée ont la vie dure. Et je le dis de la façon la plus claire : nous ne serons pas silencieux devant le comportement de certains Etats qui ne respecteraient pas les règles qui ont été fixées par le G20, sur les normes comptables notamment. Au G20, on a décidé, il faut maintenant appliquer.
Quand il y a eu l’affaire des bonus, une grande partie de mes propres amis m’ont dit, - alors que j’étais en vacances, au mois d’août -, « Ah je t’en prie, ne fais pas d’erreurs, pense à la concurrence, si tu prends des décisions nationales, les traders vont partir. » Franchement quand je vois le bilan, il y en a certains que je n’étais pas prêt à retenir. Je me suis dit, dans le fond, quelle crédibilité de la France à la table des sommets internationaux si je demande aux autres de faire ce que l’on n’était pas capable de faire ?
Et puis une dernière conviction : non seulement les Nations ne vont pas disparaître, mais elles vont jouer un plus grand rôle dans l’économie mondiale. C’est une idée sur laquelle je voudrais me battre en cette année 2010.
Dans la crise, les Nations ont retrouvé leur rôle protecteur. C’est très curieux tout cela, certaines entreprises et certaines banques affirmaient qu’elles n’avaient plus de nationalité. Banques mondiales, entreprises mondiales, globales, c’est curieux. Quand le vent a soufflé plus fort, elles ont retrouvé spontanément leurs racines nationales. C’est curieux, quand il y a le partage des bénéfices, on est global, quand il y a des problèmes, on trouve très facilement le guichet national pour éviter la faillite.
Là, nous n’étions plus dans l’entreprise sans nationalité.
Pas une ne s’est trompée de guichet.
Pas une n’a frappé à la mauvaise porte."
Nous agissons et nous continuons à nous battre pour que nos engagement soient tenus....
"C’est qu’il n’est pas temps de faire l’inventaire des difficultés qui peuvent faire obstacle au changement, il est temps d’agir. Comme le disait José (Premier Ministre du Portugal), le rôle d’un homme d’Etat n’est pas simplement d’aller dans les colloques pour dire ce qu’il faudrait faire, parce que les gens qui nous regardent disent : « ah bon c’est bien, pourquoi tu ne le fais pas puisqu’il faudrait le faire ? » Le conditionnel peut être le temps de l’intellectuel, le conditionnel ne peut pas être le temps de l’homme d’Etat. S’il le dit, il doit le faire, s’il le pense il doit le dire.
Et bien sûr c’est ce que nous avons essayé de faire. Je me battrai pour que les engagements soient tenus.
Sans oublier les valeurs indispensables pour toute réussite : nation - identité nationale et des valeurs pour un nouveau monde ...
"La Nation a cependant toute sa place parce qu’elle est porteuse de valeurs, de culture, d’identité, et que la diversité est un moteur du progrès. Mais si la diversité est un moteur du progrès, ne fuyez pas l’identité, car sans identité il n’y a pas de diversité. Comme il est étrange ce débat où tout le monde est d’accord pour la diversité et où tant ont peur de l’identité. « L‘identité n’est pas une pathologie » disait Levi- Strauss.
Il n’y a pas de diversité sans identité. Et l’identité est liée bien sûr à la Nation. L’uniformité n’a pas d’avenir.
Serons-nous capables de promouvoir une idée ouverte, généreuse de la Nation, et de partager sa souveraineté parce que nous saurons assumer notre identité, parce que nous en serons assez fiers pour ne pas avoir peur de la perdre en nous ouvrant aux autres ? C’est ceux qui ont une identité forte qui n’ont pas peur de s’ouvrir aux autres. C’est ceux qui ont une identité faible qui tremblent à l’idée de s’ouvrir. Le débat sur l’identité est majeur, avec une identité forte, on n’a pas peur des autres, avec une identité fragile, on a peur de tout ce qui semble différent.
C’est la question qui se pose à la France, vieille Nation construite par la volonté sans cesse renouvelée de tant de générations à travers les siècles.
C’est dire que le débat sur l’identité nationale n’est pas un débat tourné vers le passé mais un débat tourné vers l’avenir, vers la construction du monde qui vient. Le monde qui vient, c’est l’affaire d’identités fortes qui se comprendront et qui se respecteront. Ce n’est pas un monde aplati où tout le monde perdra son identité, sa culture, ses valeurs, son identité personnelle.
Le débat sur notre identité, c’est un débat pour être au rendez-vous de l’histoire qui est en train de s’écrire.
Ce n’est pas seulement une question d’immigration bien sûr, ce n’est pas seulement une question de religion naturellement. C’est une question de langue, de culture, d’art, de science, d’éducation, de société, d’économie. C’est au fond une question de civilisation.
La force de notre identité, c’est notre plus grand atout face aux défis du XXIe siècle.
Alors ce débat, c’est bien mal me connaître que d’imaginer que nous allons l’arrêter. Au contraire, nous allons le poursuivre, l’enrichir, l’amplifier, afin que pour chaque Français les mots « Nation » et « République » reprennent tout leur sens, pour chacun, quelle que soit son origine, quel que soit le quartier que l’on habite, quel que soit le milieu social où l’on est né. Parce que c’est ainsi que nous serons forts, c’est ainsi que nous serons prospères, c’est ainsi que nous serons unis."
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