Une exploitation excessive et non productive
Par Raphaet Dali
Dans les vestiaires des hyper joueurs, débordants d’énergie, hyper actifs chauffés à blanc, excités physiologiquement entre 2 courses comme des guerriers au milieu d'une bataille, évaluent et discutent en interne et dans le secret le match en cours avec leur coach. De cette discussion animée, des malentendus et des désaccords sur la méthode, somme toutes normaux dans ce genre de situation, sont abordés. Un joueur pointé naturellement par son coach marmonne son désaccord par quelques mots excessifs peu contrôlés. Ces paroles sont aussitôt sortis de leur contexte réservé et secret et vite rapportés à la presse et déformés et voilà le cauchemar et une machine infernale médiatique qui s’emballe vite, relayée par quelques excités…..non pas pour informer et analyser calmement et raisonnablement mais pour détruire notre image et celle de notre équipe nationale. Et voila que ces excités (chroniqueurs, consultants, invités de circonstance) affolés par "les mots" se métamorphosent en juge de la moralité, le couperet à la main, pour condamner d'office sans analyser ni l'intention, ni les enjeux, ni les conséquences de ce déballement. On les repasse et repasse en boucle même dans les medias publiques comme pour nous conditionner, affaiblir nos nationaux, nous diviser, nous complexer, nous regarder les uns et les autres en chiens de faïence. Personne n'est dupe... et la fédération de football se laisse aussi piéger en ne mesurant pas les conséquences de telle ou telle mesure prise à la hussarde, si logique soit elle.
Je ne suis pas un spécialiste de football mais pour être juste, il faut aussi mettre les choses dans leur contexte. En face, notre équipe nationale est partie au mondial déjà fragilisée par des procédures, des propos, des déclarations malheureuses depuis quelques semaines de cet évenement.
Une jeune sirène qui piège « au bon moment » et au bon endroit et comme par hasard, l'étalon Frank Ribery (mal lui en pris sa sensibilité à la gente féminine, un beau male serait mieux passé) et d'autres, des responsables de haut niveau qui déclarent qu’ils n’ont plus de ce fait leur place dans l’équipe (au diable la présomption..), d'autres déclarations qui s'enchainent faisant valoir que l’hôtel dans lequel ils étaient hébergés était trop luxueux pour une équipe nationale française (on connait la suite pour le choix du séjour particulier de certains "référents" au plus haut des sondages de popularité.. parait t 'il), le tout se déballant dans un contexte d’équipe psychologiquement fragilisé, il ne faut pas le minimiser, par une qualification post "main malheureuse" de Thierry Henry. Trop d'accumulation de coïncidences navrantes.
Et voila, dans le même sac d’Anelka et dans la foulée, Ribery, Patrice Evra puis Zidane et les autres, tous les symboles de la réussite française, devenus par la "désinformation" des nuls bourrés de fric qui se prennent la tête, les uniques boucs émissaires de l’échec de l’équipe de France. Mais depuis quand les employés d'une entreprise en difficulté sont'ils jugés seuls responsables de la déroute alors que les cadres et dirigeants sont remerciés d'un blanc sein?
Le spectacle affligeant n'est pas celui de l'équipe nationale en difficulté mais celui de l'exploitation marketisée médiatique contre productive et injuste à mon avis.
Nous attendons de nos médias des analyses sereines, constructives, variées, les uns pour telle ou telle stratégie, les autres contre, le blanc et le noir, le chaud et le froid mais hélas c’est NON ; étonnante cette harmonie cacophonique, surprenante aussi, un même son de cloche autodestructeur comme si tout est orchestré. L’affaire Anelka n’est plus pour moi, comme pour beaucoup d’autres, une « affaire » mais ce branle bas de combat négatif, improductif, monocorde, monophasique, monovocal m’inquiète au plus haut point. Quelle explication ?
Par ailleurs, moi qui ne suis pas un fan de Raymond Domenech ni même un appui pour ses méthodes de travail, cette tempête me le rend un brin sympathique et j’imagine avec la réalité d'aujourd'hui, la charge des pressions qui ont pesé sur lui et l'équipe nationale tout au long de son parcours de coach du mondial. Alors laissons le temps au temps pour condamner, le temps de l'évaluation viendra au retour du mondial dans la sérénité.
Nous sommes dans le sport, dans l’esprit sportif du sport, alors laissons la victoire au sport et au fair play. Les buts viennent au second plan. L’hystérie n’a rien à y voir.
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