Dans un article du journal « le monde » du 12 décembre 2009, "Des élections régionales inégales et monocolores", les auteurs photographient la place de la diversité dans les listes des prochaines élections régionales au jour d'aujourd'hui.
Constat : pas de changement par rapport aux dernières élections européennes ou législatives.
Hier, parlements blancs-blancs. Demain régionales Blancs-blancs..
Réalité : Le gouvernement de Nicolas Sarkozy a fait plus qu'aucun gouvernement pour la cause de la diversité en nommant au sommet de l'état des personnalités colorées. Les structures sous-jacentes n'ont pas eu cette chance. Les forces d’inertie sont toujours puissantes y compris pour toutes les réformes. C’est un combat quotidien et les associations "dites de la diversité" se défendent et font au mieux en jouant les équilibristes au quotidien avec les éléphants de chacun des partis pour gagner ça et là un strapontin. En fait, ces exercices font partie de leur formation et de leur parcours de combattant. Le fruit murira.
Les fonctions de décision : le choix des personnes issues de la diversité pour des fonctions de décision est à la fois délicat et primordial. Elles doivent assumer à la fois la représentation nationale mais aussi être censés représenter convenablement la richesse de la diversité.
Pour celles qui sont déjà sur la ligne d'arrivée, Dati, Yade et Amara : leur présence est un grand pas. Leur engagement pour une meilleure représentativité de cette diversité auprès de leurs collègues au sein des instances ministérielles (cabinets), des représentations nationales, ambassades, commissions, collectivités territoriales est quasi insignifiant. Prudence face à de possibles "états d'esprits valentinités ou frêchetés" nostalgiques, affirmation de leur intégration aigüe au détriment de celle de leurs origines (banlieues, cités, immigration), les causes sont probablement multiples.
Rachida Dati a fait du chemin, elle a beaucoup appris et rectifié le tir en matière de « savoir faire » et « savoir être ». Il était temps. Pourvu que ca dure. Fadela Amara a moins de chances, elle n’est pas servie par son association trop stigmatisante pour les banlieues, manque d'assurance..et ne se bat pas assez pour motiver ses collègues à mettre les bouchées doubles en faveur de ceux qui sont en bas. Rama Yade a de grandes qualités mais a été trop tôt lancée en "hiérarchie politique". "Yade de la diversité" est aux abonnées absentes ou du moins sans visibilité. Pour la suite, elle doit se faire davantage la main sur le terrain ; c'est en cours et c'est bien..
Je partage cette analyse du journal « le monde »
« A l'heure où la France s'interroge sur son identité nationale, les représentants du peuple semblent une caricature de ce débat. Depuis vingt ans, la montée du Front national a inhibé les partis traditionnels, imprégné leurs stratèges de l'idée que l'électorat était réfractaire. Il y a là une contre-vérité réfutée à chaque scrutin : élus ou battus, dans des fiefs de droite ou de gauche, les candidats de la diversité le sont avec les mêmes scores que leurs prédécesseurs blancs. Les électeurs sont prêts. »
En attendant, la maigre consolation de Momo « dit le basané de Goussainville et du languedoc-Roussillon» face à ces listes monocolores. On aura le plaisir de ne pas nous entendre dire d’un quelconque de la sphère «Valentinite-Frêchitude» : « Tu sais, on a perdu à cause de vous, notre liste n’avait aucune chance, elle était pleine de basanés. T’as vu le nombre de colorés qu’il y a dedans.. »
Et puis, c’est comme ça, chacun son identité nationale.
La force d'une nation, c'est sa capacité à identifier et prélever le meilleur de chacun de ses enfants sans exception puis à créer les conditions d'une synergie positive animant l'ensemble de sa collectivité, synergie seule capable d'insuffler les énergies necessaires à toutes les prouesses.
Par Raphaet Dali, Conseiller Municipal et de communauté d'agglomération ( Kremlin Bicêtre et Val de Bièvre)
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