Personne ne peut nier qu'il existe dans notre pays un certain nombre de symptômes que l’on peut qualifier d’identitaire c’est à dire qui gravitent autour de l'identité nationale sans qu’il y ait pour autant un syndrome identitaire.
Des personnalités de droite comme de gauche ont en décrits des tableaux caractéristiques suffisamment symptomatiques pour nous amener, à nous poser des questions sur leur importance, leur genèse, leur évolution et leur traitement possible.
Inutile de revenir sur les mots clés : immigration, diversité, banlieues, les religions, laïcité ?
Un constat :
"Est-ce que c'est moi qui invente la ghettoïsation dans certains quartiers de nos villes, la montée d'une forme de racisme dans d'autres, la violence dans les troisièmes, l'absence de diversité dans les élites françaises ?". a martelé à juste titre Nicolas Sarkozy.
Face à toutes ces interrogations repertoriées à travers les débats, nous avons le choix entre 2 attitudes principales :
- laisser faire, laisser aller et faire "la politique de l'autruche et des impasses" pendant que règnent et s’étendent quelques fossés.
- Affronter en face les problèmes s'ils existent en :
* Évaluant cette problématique avec un cadrage sérieux du débat tout en évitant toute forme de populisme ou de dérapage dans un premier temps,
* réfléchissant sur la genèse et les causes ,
* et enfin en mettant en place les outils de leur prévention et de leur traitement avec un objectif précis et des propositions concrètes : renforcer le "mieux vivre ensemble".
Sans ces conditions, effectivement le débat pourrait s’avérer un non sens ou un faux débat surtout en période de crise avec le risque de diviser davantage les français, de monter les uns contre les autres et de préparer le lit de l’extrême.. C'est ce qu'ont souligné, à des degrés divers, Alain Juppé, Yazid Sabeg, Dominique de Villepin, Jean Pierre Raffarin, Christine Boutin, Manuel Valls, François Baroin et d’autres..
A l'inverse, ces conditions et ces objectifs étant requis, ce débat peut être qualifié de noble comme l'a souligné le président de la république et pourrait en sortir renforcé à plus d'un titre.
Le travail d'Éric Besson est extrêmement délicat et ce qui peut paraitre, pour certains, une faiblesse et un non sens hier, peut s'avèrer devenir un exploit demain s'il est mené correctement. C'est là tout le vrai challenge de celui qui est chargé de mener à bien la réflexion.
Ne nous leurrons donc pas. Dans le passé, Il y a eu une hypocrisie qui a planée sur toutes ces questions. Tout le monde, y compris la classe politique de gauche comme de droite, les connaîssait. Quelques traitements ponctuels ont été préscrits ça et là apportant quelques résultats face à de grandes forces d'inertie. Il faut bien décider un jour de s’y atteler sérieusement pour les traiter. C'est peut être l'occasion. Et pour les traiter efficacement, il n'y a pas d'autres voies que de les analyser en profondeur et sous toutes les coutures.
En fait cette problématique, sans thérapeutique adéquate, a longtemps conditionné sournoisement, chez certains heureusement, un état d’esprit qui génére la culture de la division. Nous avons besoin aujourd'hui de rassembler toutes nos forces et nos énergies, sans laisser personne à l'écart, pour faire face au tsunami de la mondialisation. Ne croyez surtout pas que le germe de la xénophobie ne se répand que vis à vis des immigrés qui pourtant ont tant donnés, que la stigmatisation ne se pointera particulièrement que sur l’islam, une grande religion par ailleurs, la seconde pour les français quoique largement minoritaire, que le racisme et l'incompréhension de l'autre ne se limiteront qu’aux frontières des banlieues qui portent en elles, aussi, des richesses insoupconnées et inexploitées..
Ces maux qui rampent insidieusement sur quelques unes de nos têtes, alimentés de temps à autres par des déclarations, des chuchotements, des faits divers, des communiqués, ne doivent en aucun cas nous donner ainsi qu'au monde qui nous regarde, l’image d’une rupture avec la tradition française des valeurs humaines héritées de la révolution et des messages universels transmis par les meilleurs de ses fils, poètes, philosophes, chercheurs et politiciens.
Alors, prenons le risque de les évacuer si nous nous sentons solides et laissons à chacun la possibilité d'exprimer et d'extirper son « mal être » sans dérapages..
« Discuter et échanger » dans ces conditions peut être une chance et un enrichissement pour nous tous et pour notre démocratie comme le flux et le reflux sont nécessaires pour enrichir les océans.
"Si j'ai organisé ce débat, c'est pour qu'on réfléchisse ensemble, sereinement, tranquillement" : a déclaré Nicolas Sarkozy.
Si chacun pouvait ramener vers lui un peu de l’autre, essayer de se comprendre les uns et les autres en se parlant et en échangeant (et c’est autant valable pour ramener à la raison les partisans ou proches du FN ),
Si chacun, en débattant, garde d'abord à l'esprit la devise de la république " liberté, égalité et fraternité" et imagine le message final qu'il se doit de transmettre à tous les enfants qui demain reprondront le flambeau, alors il pourra en découler quelque chose de fort et la France pourra, contrairement aux appréhensions de certains, sortir encore grandie de ce débat et la république nous remerciera. Ce sont là, probablement, quelques vraies références pour ces échanges sur l'identité nationale qui pourraient alors cimenter davantage l'unité nationale. Avons nous d'autres choix ?
La force d'une nation, c'est sa capacité à identifier et prélever le meilleur de chacun de ses enfants sans exception puis à créer les conditions d'une synergie positive animant l'ensemble de sa collectivité, synergie seule capable d'insuffler les énergies nécessaires à toutes les prouesses.
L’identité nationale, c’est aussi l’image et les symboles universels que nous, français et notre république, donnons au monde. Celles qu’ont données la révolution française et des centaines de penseurs et philosophes universels français comme Victor Hugo et d’autres, autant de messages aux enfants, aux citoyens et nations du monde. Des valeurs, oui des valeurs humaines…..qui font à la fois la spécificité et l'universalité d'une identité.
Par Raphaet Dali, conseiller municipal (Kremlin Bicêtre) et de communauté d’agglomération (Val de bièvre)
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